dimanche 13 juin 2010

La solution d’un seul Etat pour deux peuples, une fuite vers l’avant

[ 12/06/2010 - 18:58 ]
Naplouse – CPI

Ces derniers jours, des panneaux colossaux sont sortis de la terre partout dans les rues de Cisjordanie. Ils montrent leur tête pour soutenir la thèse qui parle d’un seul Etat, unique, pour deux peuples : les Palestiniens et les Juifs.
Tout d’abord, ces panneaux de publicité ont vu le jour dans la ville de Ramallah ; puis ils ont envahi les autres villes de Cisjordanie.
Des sources spéciales confirment à notre Centre Palestinien d’Information (CPI), le mardi 8 juin 2010, que c’est l’entreprise Sky qui a déployé ces panneaux. L’entreprise Sky appartient au fils du président sortant de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Sky a utilisé le même procédé pour mener son attaque contre le cheikh Al-Qardawi et la chaîne satellitaire Al-Jazeera, qui critique le retrait du vote sur le rapport de Goldstone.
A savoir que ces panneaux disent que la solution de deux Etats devient un choix impossible, il faut penser à un seul Etat. Ils sont signés par : « L’initiative d’un Etat unique », une institution inconnue au bataillon.
Au profit de qui ?
Beaucoup posent des questions sur les intérêts de telles initiatives. Dr. Abdou As-Sattar Qassem, professeur à l’université d’Al-Quds, dit à notre Centre Palestinien d’Information (CPI) qu’il ne croit pas à une telle solution : « L’Entité sioniste veut un Etat purement juif, non un Etat partagé avec les Palestiniens. Elle ne l’accepte jamais ; la preuve qu’elle n’accepte pas les Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés en 1948 ».
Derrière de telles initiatives se trouvent quelques intellectuels palestiniens qui travaillent pour le compte de pays étrangers dont l’Etat d’occupation, contre des subventions à leurs associations ou leurs entreprises, dit Dr. Qassem.
Pourquoi maintenant ?
Tout le monde sait maintenant que les négociations sont dans une impasse. De telles publicités viennent pour donner une illusion qu’une solution est toujours possible.
Le député du Conseil Législatif Palestinien Yasser Mansour dit, de son côté, que de telles publicités ne sont pas une nouveauté, sans pour autant avoir d’échos chez les Palestiniens.
Après dix-huit ans d’inutiles négociations pour avoir un Etat palestinien, ajoute Mansour, les Palestiniens n’ont toujours rien. Ces appels, ces publicités ne sont alors qu’une fuite en avant pour cacher l’échec, les déboires, le chemin sans issue.
Ces panneaux signés par des inconnus montrent qu’ils savent que leurs propos sonnent faux. Mansour croit que cette façon de lancer la chose n’est qu’un prologue. Des conférences, des rencontres viendront sûrement pour vendre cette vision.
En somme, appeler à un Etat pour deux nations, résume Mansour, ne signifie que laisser tomber l’identité palestinienne au profit d’une petite tranche du peuple palestinien qui veut cohabiter avec les Sionistes pour des intérêts partisans.