dimanche 13 juin 2010

Flotille de la Liberté : Dépot des plaintes devant la justice française et la CPI

Publié le 12-06-2010

Les 8 ressortissants français victimes de l’agression israélienne dans les eaux internationales, puis en Israël, ont entamé des poursuite judiciaires devant les tribunaux français et la Cour Pénale Internationale.

"Huit plaintes seront déposées dans les jours qui viennent devant la justice française pour "enlèvement, séquestration, violences avec armes, détournement de navire et vol", a déclaré Me Liliane Glock à Reuters.
Les avocats des Français agressés à bord de la Flotte, puis en Israël, entament des poursuites sur le plan international, pour crimes de guerre, et pour obliger les autorités françaises à ouvrir une enquête judiciaire.
Ils soulignent que la décision du gouvernement israélien de mener sa propre enquête sur l’abordage sanglant de la flottille turque qui transportait une aide destinée à Gaza manque de crédibilité.
"Les faits d’abordage dans les eaux internationales, des bateaux humanitaires, constituent indiscutablement un crime de guerre justifiant la saisine de cette cour internationale", a dit Liliane Glock.
"Nous voulons arrêter Israël dans cette escalade sanglante en faisant sanctionner ses dirigeants et des exécutants qui ont participé à cette opération", a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse.
L’avocate a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une plainte au sens habituel du terme mais d’une dénonciation devant le procureur de la CPI, auquel il appartiendra de donner suite ou pas.
"EN PRISON COMME DES CHIENS"
Concernant la justice française, l’avocate avait déposé une première plainte simple au lendemain de l’assaut devant le procureur de la République de Marseille, en espérant qu’il prendrait l’initiative de poursuites.
Ce dernier n’ayant pas donné suite, Me Liliane Glock entend donc déposer des plaintes devant les doyens des juges d’instruction des domiciles des huit humanitaires concernés. Les magistrats seront alors tenus d’instruire l’affaire.
"C’est le devoir de la France de s’occuper de ses nationaux et de les protéger", a insisté l’avocate.
Selon elle, le cas juridique pour les humanitaires français victimes de violences lors de l’assaut israélien et ensuite détenus est "identique à celui des moines de Tibéhirine" qui furent enlevés et exécutés en Algérie en 1996.
Les huit travailleurs humanitaires français concernés se trouvaient pour la plupart à bord du bateau Sofia, sur lequel aucune victime n’a été déplorée.
Ils n’en ont pas moins dénoncé une attaque "de la pire des violences" menée par "vingt bateaux de guerre, des commandos masqués et surarmés" face à des "civils désarmés".
Thomas Sommer-Houdeville, membre de la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP), a affirmé qu’après l’arraisonnement du Sofia et son mouillage dans un port du sud d’Israël, les membres de la flottille avaient été "jetés en prison comme des chiens" à 80 par cellule.
Il a rapporté que les Israéliens avaient dépouillé les humanitaires de tous leurs bien personnels, papiers d’identité, ordinateurs, téléphones et cartes de crédit."
Gérard Bon, avec Lucien Libert et Reuters TV, édité par Gilles Trequesser
CAPJPO-EuroPalestine