mercredi 23 juin 2010

Bateaux pour Gaza : le Liban met en garde Israël contre toute attaque

23/06/2010
Le Liban, qui n'a pas autorisé le départ de bateaux à destination de Gaza, a adressé hier un message à l'ONU au sujet des menaces lancées par Israël à son encontre.
Israël sera tenu responsable de toute attaque contre le Liban, a affirmé le ministère des Affaires étrangères après que l'État hébreu a prévenu qu'il était en droit d'user de « tous les moyens » pour éviter que deux bateaux de militants se rendent à Gaza.
Le Liban « ne peut pas interdire à un navire de quitter un de ses ports si sa cargaison, ses passagers et sa destination se conforment à la loi libanaise », affirme le ministère dans une lettre adressée à l'ONU en réponse à celle de la représentante israélienne samedi.
Lundi, l'un des deux bateaux déterminés à briser le blocus de la bande de Gaza a reçu le feu vert pour se diriger vers Chypre, aucune ligne maritime n'existant entre le Liban et, selon les termes du message libanais, « des ports soumis aux autorités israéliennes, y compris celui de Gaza ».
La police chypriote a toutefois affirmé hier que la décision des autorités insulaires d'empêcher tout navire d'appareiller à destination de Gaza restait en vigueur.
Le cargo Julia, actuellement dans le port de Tripoli pour inspection, doit rassembler des dizaines de journalistes libanais et étrangers, tandis qu'un deuxième navire, Mariam, regroupera une cinquantaine de militantes et attend le feu vert des autorités. L'ambassadrice d'Israël à l'ONU, Gabriela Shalev, avait indiqué qu'Israël soupçonnait les militantes d'être liées au Hezbollah, mais ce dernier avait nié être en rapport avec cette initiative.
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a répété à New York qu'Israël ne toérerait pas qu'un nouveau navire en provenance du Liban se dirige à Gaza.
« Une organisation, probablement soutenue par un groupe terroriste, essaie d'envoyer à nouveau un navire à Gaza. Je dis à tout le monde que c'est un peu irresponsable », a déclaré M. Barak à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
« Nous considérerons le gouvernement du Liban responsable de tout navire venant de ses ports et de toute personne qui embarquerait sur ces navires. Il pourrait y avoir des frictions qui conduiraient à la violence, ce qui est totalement inutile et ne pourrait pas être justifié maintenant que la voie vers Gaza est ouverte », a ajouté M. Barak.
L'assaut mené le 31 mai par l'armée israélienne contre une flottille humanitaire internationale avait coûté la vie à neuf passagers turcs.
Pressé après ce raid de desserrer l'étau sur la bande de Gaza, Israël a confirmé dimanche la levée de l'embargo sur tous les « biens à usage civil », tout en maintenant son blocus maritime pour empêcher l'importation de matériel de guerre dans le petit territoire palestinien.
Parallèlement aux initiatives à partir du Liban, le Croissant-Rouge iranien a annoncé son intention de faire appareiller dimanche prochain un bateau chargé de 1 100 tonnes humanitaires à destination de Gaza.