dimanche 25 avril 2010

Vers un mouvement juif européen pour la paix

samedi 24 avril 2010 - 08h:14
Face au discrédit d’Israël au niveau international, un mouvement sioniste plus présentable que celui organisé autour de la clique à Netanyahu semble vouloir s’organiser en Europe.
La liste des signatures est édifiante quant aux objectifs réels de cette initiative :
procéder à un ravalement de façade tout en maintenant les mêmes objectifs qui sont de déposséder les Palestiniens [rien n’est dit sur la colonisation et le droit au retour des réfugiés palestiniens],
conserver un état sioniste ethniquement nettoyé [la fameuse majorité juive]
masquer les véritables rapports de forces [parler de pressions sur les deux parties est une escroquerie ; faudra-t-il demander comme prochaine concession aux Palestiniens de se coucher sur le sol et de se laisser mourir ?]
(Note de la rédaction)
« L’avenir d’Israël passe nécessairement par l’établissement d’une paix avec le peuple palestinien selon le principe deux peuples, deux Etats. Nous le savons tous, il y a urgence. Bientôt Israël sera confronté à une alternative désastreuse : soit devenir un Etat où les Juifs seraient minoritaires dans leur propre pays ; soit mettre en place un régime qui déshonorerait Israël et le transformerait en une arène de guerre civile ». C’est ce qu’écrivent, dans un « Appel à la raison » qui sera rendu public demain, des « citoyens de pays européens, juifs », attachés à « l’avenir et la sécurité » d’Israël et convaincus que « l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jerusalem-Est sont une erreur politique et une faute morale ».
Plus de cent personnalités, parmi lesquelles, Daniel Cohn-Bendit, Boris Cyrulnik, Etienne Emile Beaulieu, Alain Finkielkraut, Georges Kiejman, Claude Lefort, Bernard-Henri Lévy, Olivier et Pierre Nora, Denis Peschanski, Henri Rousso, Henri Weber, ont déjà signé l’appel.
Les artisans de cette initiative, dont plusieurs sont membres du mouvement « La paix maintenant », estiment que l’Union européenne et les Etats-Unis doivent faire pression sur les deux parties en conflit pour les aider à parvenir à « un règlement raisonnable » et considèrent que « l’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts vitaux de l’Etat d’Israël ». Ils entendent, au-delà de leur appel, créer un mouvement européen capable de faire entendre la voix de la raison à tous.
« Pour nous, dit l’un des initiateurs, Daniel Rachline, il est clair que la solution négociée du problème israélo-palestinien passe par la création d’un Etat palestinien à côté de l’Etat d’Israël et doit reposer sur trois piliers : - le partage de Jerusalem ; - le retrait des territoires occupés ; - l’indemnisation des réfugiés palestiniens. »
Daniel Rachline, comme ses amis, admet avoir été inspiré par l’exemple de « J Street », l’organisation de soutien à Israël créée aux Etats-Unis en 2008, par des juifs progressistes favorables à une solution à deux Etats pour contrer l’American Israel public affairs committee (AIPAC), puissant lobby pro-israélien, aligné sur les positions du Likoud.
« Nous trouvons très encourageant de voir émerger un nouveau mouvement favorable à Israël et favorable à la paix, indique Amy Spitalnick de J Street. Pour notre part, nous sommes une organisation strictement américaine et nous n’avons pas l’intention de travailler au-delà des frontières des Etats-Unis mais nous sommes disposés à œuvrer avec tous ceux, à travers le monde qui veulent faire progresser une solution à deux Etats ainsi que la paix et la sécurité pour Israël et le Moyen-Orient ».
Pour confirmer la dimension européenne de cette initiative et en exposer les objectifs, une première manifestation, organisée par les promoteurs de l’appel aura lieu le 3 mai, au parlement européen à Bruxelles.
Source : http://renebackmann.blogs.nouvelobs.com