mardi 23 mars 2010

Netanyahu à Washington, puis à Bruxelles pour rencontrer des dirigeants européens

publié le lundi 22 mars 2010
Afp, Reuters

 
Le Premier ministre israélien, se rend à Washington pour parler devant l’Aipac, son fidèle allié aux USA. Il tentera aussi d’apaiser les tensions avec l’administration Obama, tout en maintenant sa volonté de continuer à violer le droit international. Ensuite, l’Europe...
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, se rendra mercredi à Bruxelles pour y rencontrer des dirigeants européens, a annoncé samedi un responsable israélien.
Ce responsable, qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat, n’a pas précisé avec quels dirigeants européens M. Netanyahu allait s’entretenir, indiquant seulement qu’il se rendra à Bruxelles sur le chemin de retour de la visite qu’il doit effectuer à Washington à partir de dimanche.
La radio israélienne a indiqué que M. Netanyahu rencontrerait, lors de sa visite à Bruxelles, le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy ainsi que les Premiers ministres des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Italie.
Le responsable israélien n’a pas fait de commentaire sur une éventuelle rencontre mardi à Washington, évoquée par la presse, avec le président américain Barack Obama. Une crise diplomatique entre les Etats-Unis et Israël a éclaté le 9 mars, lorsque l’Etat hébreu a annoncé sa volonté de construire 1.600 nouveaux logements à Jérusalem-Est, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden pour marquer le début des discussions indirectes sous l’égide de l’émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell.
M. Netanyahu doit rencontrer M. Mitchell, attendu ce week-end au Proche-Orient, avant son départ pour les Etats-Unis où il doit prendre la parole devant la conférence annuelle du groupe d’influence pro-israélien AIPAC (American Israel Public Affairs Committee). [1]
Selon Jeffrey Heller, Benjamin Netanyahu joue la fermeté avant sa visite à Washington
Les pressions internationales n’empêcheront pas l’Etat juif de poursuivre ses constructions à Jérusalem, avertit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à quelques heures d’une visite à Washington.
Le chef du gouvernement israélien a précisé qu’il avait écrit à la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton pour lui faire part de sa détermination.
"Notre politique à propos de Jérusalem est la même que celle qui a été suivie par tous les gouvernements israéliens depuis 42 ans, elle ne change pas. En ce qui nous concerne, construire à Jérusalem, c’est comme construire à Tel Aviv", a déclaré Netanyahu en conseil des ministres.
La question épineuse des colonies, qui s’accompagne d’un regain de violence en Cisjordanie où quatre Palestiniens ont trouvé la mort au cours du week-end, a donné lieu ces dernières semaines à une brusque tension entre Israël et son allié historique américain.
L’annonce, le 9 mars en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, d’un projet de construction de 1.600 nouveaux logements dans la colonie juive de Ramat Shlomo, un secteur proche de Jérusalem-Est annexé par Israël après la guerre des Six-Jours de juin 1967, a fait capoter la reprise de pourparlers indirects auxquels les Palestiniens venaient juste de donner leur aval.
Benjamin Netanyahu s’est efforcé par la suite d’apaiser les tensions avec Washington créées par cet incident. Hillary Clinton, qui avait jugé "insultante" la décision concernant Ramat Shlomo, a indiqué jeudi qu’au cours d’une conversation téléphonique, le Premier ministre israélien avait répondu de manière "utile et fructueuse" à ses préoccupations.
Clinton n’a pas donné de détails mais la presse israélienne croit savoir que la chef de la diplomatie américaine n’a pas réussi à convaincre Netanyahu de geler le projet de Ramat Shlomo, qui a en revanche promis d’autres mesures pour "établir la confiance", comme la libération de prisonniers palestiniens ou un allègement du blocus de la bande de Gaza.
Benjamin Netanyahu quittera Israël dimanche soir pour se rendre à Washington, après un entretien avec l’émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell qui s’efforce de relancer les pourparlers israélo-palestiniens gelés depuis décembre 2008 et l’offensive israélienne sur la bande de Gaza.
QUATRE PALESTINIENS TUÉS EN DEUX JOURS
A Washington, Netanyahu prendra la parole devant le puissant groupe de pression pro-israélien AIPAC et rencontrera des dirigeants du Congrès.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui s’est rendu dimanche dans la bande de Gaza, a déclaré que Netanyahu rencontrerait le président Barack Obama, ce qu’a confirmé un responsable israélien. L’entretien aura lieu mardi.
Le voyage de Netanyahu se déroulera dans un contexte de violence en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, où les manifestations de Palestiniens se multiplient contre une politique israélienne qui vise selon eux à étendre le contrôle d’Israël sur des territoires arabes.
Israël considère Jérusalem comme sa capitale indivisible, ce que ne reconnaît pas la communauté internationale. Les Palestiniens, quant à eux, veulent faire de Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville, la capitale de leur futur Etat.
Selon Nabil Abou Rdainah, porte-parole du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, les Israéliens n’ont répondu que pas une "plus grande escalade" aux efforts de la communauté internationale pour relancer les efforts de paix.
L’armée israélienne a tué dimanche deux Palestiniens qui essayaient de poignarder un soldat en Cisjordanie, portant à quatre le nombre de personnes tuées en deux jours dans le territoire.
Samedi, des affrontements avaient opposé des soldats israéliens à des jeunes lanceurs de pierres palestiniens dans le village d’Irak Bourine, près de Naplouse. Un adolescent de 16 ans avait été tué sur le coup et un deuxième de 17 ans a succombé dimanche à ses blessures.
Dimanche encore, près de Bethléem, une centaine de jeunes Palestiniens ont affronté les forces de sécurité israéliennes, a déclaré Tsahal.
Les Palestiniens réclament que les questions centrales les opposant aux Israéliens - comme les frontières et l’avenir de Jérusalem - soient abordées lors de discussions indirectes [2].
Dans ses commentaires en conseil des ministres, Benjamin Netanyahu a semblé offrir une ouverture à George Mitchell en déclarant que chaque partie était libre de formuler ses positions lors de ces négociations dites de "proximité".
Mais il a souligné qu’une "vraie solution aux questions centrales (...) ne pourra être obtenue que par le biais de négociations de paix directes".  [3]
[1] relayé par la Libre belgique