vendredi 19 mars 2010

Les tensions persistent en Cisjordanie

jeudi 18 mars 2010 - 10h:53
Al Jazeera
Ahmad Yousuf, dirigeant Hamas : "Cela peut dégénérer, il peut y avoir plus d’affrontements sanglants si la communauté mondiale ne fait rien pour arrêter cette folie".
Les affrontements entre les manifestants palestiniens et la police israélienne se poursuivent en Cisjordanie occupée malgré la réouverture des accès pour entrer et sortir de la région.
Ehud Barak, ministre de la Défense israélien, a ordonné la levée du bouclage de la Cisjordanie mercredi, 5 jours après l’avoir imposé au prétexte de sécurité.
Les officiels israéliens ont également rouvert l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est, où des dizaines de personnes ont été blessées mardi alors que les manifestants palestiniens s’affrontaient avec les forces de sécurité israéliennes.
« L’accès au mont du Temple à Jérusalem est actuellement libre à la fois pour les fidèles musulmans et pour les touristes, » a indiqué Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne, tout en utilisant le nom juif pour désigner ce site.
Celui-ci était fermé aux musulmans âgés de moins de 50 ans, et à tous les non-musulmans.
Etat d’alerte
(JPG) En dépit d’un assouplissement apparent sur les contrôles, Rosenfeld indique qu’environ 3 000 policiers vont rester dans Jérusalem-Est et près des villages pour maintenir l’état d’alerte, selon l’AFP.
La correspondante d’Al Jazeera en Cisjordanie fait savoir que des affrontements ont eu lieu à Qalandya mercredi, où les soldats israéliens ont lancé des lacrymogènes sur les manifestants palestiniens. « Il y a une présence accrue de soldats israéliens au check-point de Qalandya, » dit Nour Odeh.
« Nous n’avons eu aucune confirmation sur la présence de blessés mais les affrontements se sont renforcés dans les dernières 24 heures. » « Ces affrontements se sont étendus à des camps de réfugiés... au lieu de s’en tenir au check-point - ce qui donne un aperçu du niveau de la colère dans les rues. »
Des groupes palestiniens ont appelé à une « Journée de la colère » pour manifester contre la réouverture de la synagogue d’Hurva, considérée par certains comme l’un des sites les plus sacrés du judaïsme.
La synagogue est située dans le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem. (Jérusalem-Est - ndt)
La vieille ville fortifiée a été annexée par Israël après la guerre de 1967, mais elle est considérée par les Palestiniens comme un lieu central de leur futur Etat indépendant.
La décision du gouvernement israélien d’inclure deux sites religieux de Cisjordanie dans un projet du patrimoine national juif avait déjà soulevé des tensions, puis vint l’annonce de projets israéliens pour de nouveaux logements pour les colons juifs à Jérusalem-Est et la situation est devenue explosive.
« Cette colère dans les rues palestiniennes est toujours liée à la question des contrôles, » dit Sherine Tadros, d’Al Jazeera, depuis Jérusalem-Est. « Les Palestiniens se sentent de plus en plus frustrés par le fait qu’Israël puisse atténuer, ou aggraver, et encore imposer plus de restrictions, comme ça lui plaît, ce qui est une caractéristique de cette occupation.
« Alors, que nous parlions des restrictions sur leurs lieux saints, ou de celles sur les lieux où ils peuvent se déplacer, cela fait partie d’un tout : une frustration par le contrôle d’Israël sur le peuple palestinien et son territoire ».
Réunion du Quartet
Ces troubles se produisent juste avant une réunion du Quartet diplomatique pour le Moyen-Orient, qui comprend les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne et les Nations-Unies, réunion qui se tient aujourd’hui jeudi à Moscou.
Le prélude à la réunion a été éclipsé par les tensions entre les USA et Israël à propos de l’annonce des nouvelles constructions israéliennes à Jérusalem-Est, faite pendant la visite de Joe Biden, vice-président des Etats-Unis.
Ahmad Yousuf, haut dirigeant du Hamas et ancien conseiller d’Ismail Haniya, Premier ministre palestinien révoqué (de Gaza), a appelé mardi à une Intifada non violente, ou soulèvement, pour protester contre ce qu’il a appelé « les provocations israéliennes ».
« Nous ne parlons pas de violence. Nous parlons des droits du peuple à se défendre, » a-t-il dit à Al Jazeera. « Quand les Israéliens sont en train de commettre tous ces crimes contre les lieux saints musulmans, le peuple (est) appelé à venir se défendre, à défendre ses lieux saints.
« Cela peut dégénérer, il peut y avoir plus d’affrontements sanglants si la communauté mondiale ne fait rien pour arrêter cette folie ».
Khaled Meshaal, chef politique du Hamas, exilé en Syrie, a lui aussi exhorté les Palestiniens à protester, à la limite mais sans appeler à une Intifada dans ses commentaires sur les manifestations.
Il a dit que les Palestiniens à Jérusalem « devaient prendre des mesures importantes pour protéger la mosquée Al-Aqsa de la destruction et de la judaïsation.
18 mars 2010 - 00 h 40 GMT - Al Jazeera - traduction : Info-Palestine.net
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8377