Al Jazeera
          Ahmad Yousuf, dirigeant Hamas : "Cela peut  dégénérer, il peut y avoir plus d’affrontements sanglants si la  communauté mondiale ne fait rien pour arrêter cette folie".         
           Les affrontements entre les manifestants palestiniens et la police  israélienne se poursuivent en Cisjordanie occupée malgré la réouverture  des accès pour entrer et sortir de la région.
Ehud Barak, ministre de la Défense israélien, a ordonné  la levée du bouclage de la Cisjordanie mercredi, 5 jours après l’avoir  imposé au prétexte de sécurité.
Les officiels israéliens ont également rouvert  l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem-Est, où des dizaines de  personnes ont été blessées mardi alors que les manifestants palestiniens  s’affrontaient avec les forces de sécurité israéliennes.
« L’accès au mont du Temple à Jérusalem  est actuellement libre à la fois pour les fidèles musulmans et pour les  touristes, » a indiqué Micky Rosenfeld, porte-parole de la police  israélienne, tout en utilisant le nom juif pour désigner ce site.
Celui-ci était fermé aux musulmans âgés de moins de 50  ans, et à tous les non-musulmans.
Etat d’alerte
 En dépit d’un assouplissement apparent sur les contrôles, Rosenfeld  indique qu’environ 3 000 policiers vont rester dans Jérusalem-Est et  près des villages pour maintenir l’état d’alerte, selon l’AFP.
 En dépit d’un assouplissement apparent sur les contrôles, Rosenfeld  indique qu’environ 3 000 policiers vont rester dans Jérusalem-Est et  près des villages pour maintenir l’état d’alerte, selon l’AFP.La correspondante d’Al Jazeera en Cisjordanie fait  savoir que des affrontements ont eu lieu à Qalandya mercredi, où les  soldats israéliens ont lancé des lacrymogènes sur les manifestants  palestiniens. « Il y a une présence accrue de soldats  israéliens au check-point de Qalandya, » dit Nour Odeh.
« Nous n’avons eu aucune confirmation  sur la présence de blessés mais les affrontements se sont renforcés dans  les dernières 24 heures. » « Ces affrontements se sont étendus à des  camps de réfugiés... au lieu de s’en tenir au check-point - ce qui donne  un aperçu du niveau de la colère dans les rues. »
Des groupes palestiniens ont appelé à une « Journée de  la colère » pour manifester contre la réouverture de la synagogue  d’Hurva, considérée par certains comme l’un des sites les plus sacrés du  judaïsme.
La synagogue est située dans le quartier juif de la  vieille ville de Jérusalem. (Jérusalem-Est - ndt)
La vieille ville fortifiée a été annexée par Israël  après la guerre de 1967, mais elle est considérée par les Palestiniens  comme un lieu central de leur futur Etat indépendant.
La décision du gouvernement israélien d’inclure deux  sites religieux de Cisjordanie dans un projet du patrimoine national  juif avait déjà soulevé des tensions, puis vint l’annonce de projets  israéliens pour de nouveaux logements pour les colons juifs à  Jérusalem-Est et la situation est devenue explosive.
« Cette colère dans les rues  palestiniennes est toujours liée à la question des contrôles, » dit  Sherine Tadros, d’Al Jazeera, depuis Jérusalem-Est. « Les  Palestiniens se sentent de plus en plus frustrés par le fait qu’Israël  puisse atténuer, ou aggraver, et encore imposer plus de restrictions,  comme ça lui plaît, ce qui est une caractéristique de cette occupation.
« Alors, que nous parlions des  restrictions sur leurs lieux saints, ou de celles sur les lieux où ils  peuvent se déplacer, cela fait partie d’un tout : une frustration par le  contrôle d’Israël sur le peuple palestinien et son territoire ».
Réunion du Quartet
Ces troubles se produisent juste avant une réunion du  Quartet diplomatique pour le Moyen-Orient, qui comprend les Etats-Unis,  la Russie, l’Union européenne et les Nations-Unies, réunion qui se tient  aujourd’hui jeudi à Moscou.
Le prélude à la réunion a été éclipsé par les tensions  entre les USA et Israël à propos de l’annonce des nouvelles  constructions israéliennes à Jérusalem-Est, faite pendant la visite de  Joe Biden, vice-président des Etats-Unis.
Ahmad Yousuf, haut dirigeant du Hamas et ancien  conseiller d’Ismail Haniya, Premier ministre palestinien révoqué (de  Gaza), a appelé mardi à une Intifada non violente, ou soulèvement, pour  protester contre ce qu’il a appelé « les provocations  israéliennes ».
« Nous ne parlons pas de violence. Nous  parlons des droits du peuple à se défendre, » a-t-il dit à Al  Jazeera. « Quand les Israéliens sont en train de  commettre tous ces crimes contre les lieux saints musulmans, le peuple  (est) appelé à venir se défendre, à défendre ses lieux saints.
« Cela peut dégénérer, il peut y avoir  plus d’affrontements sanglants si la communauté mondiale ne fait rien  pour arrêter cette folie ».
Khaled Meshaal, chef politique du Hamas, exilé en Syrie,  a lui aussi exhorté les Palestiniens à protester, à la limite mais sans  appeler à une Intifada dans ses commentaires sur les manifestations.
Il a dit que les Palestiniens à Jérusalem « devaient  prendre des mesures importantes pour protéger la mosquée Al-Aqsa de la  destruction et de la judaïsation.
                18 mars 2010 - 00 h 40 GMT - Al Jazeera - traduction : Info-Palestine.net
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8377
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