mardi 19 janvier 2010

Le rôle d’"Israël" est de provoquer l’Egypte contre le Hamas

[ 18/01/2010 - 23:14 ]
Robin Barko


Parallèlement aux bombes (israéliennes) tombées sur les villages frontaliers de la bande de Gaza, un ping-pong verbal est en cours entre les têtes des établissements (officiels) et les cheikhs du Hamas de Gaza.
La provocation religieuse vient de Gaza contre l’Egypte, épaulée par le canon du prince du djihad international le cheikh Youssef Al-Qardaoui. Le cheikh, du Qatar, envoie un obus, une fatwa sur l’établissement égyptien.
Ces deux centres du djihad accusent la direction égyptienne de travailler main dans la main avec les Américains et les Israéliens pour étouffer le peuple palestinien avec le mur en métal creusé sur les frontières de Rafah.
L’idée du « complot chrétien-sioniste » prend de l’ampleur ces dernier temps. Les cheikhs des Frères Musulmans dans le monde publient des fatwas de ce genre. Ils accusent aussi l’établissement jordanien d’engager des agents au compte des Etats-Unis et d’"Israël", surtout après le suicide d’un agent double jordanien en Afghanistan.
Pour sa part, l’Egypte a rassemblé les meilleurs de ses cheikhs pour contredire les cheikhs de Gaza et du Qatar. Les uns frappent les autres. C’est une tradition islamique. En effet, les textes permettent différentes interprétations, selon l’envie de l’interprète.
Les Egyptiens ont pu, avec malice, s’approprier l’histoire de Mohammed (P) lorsqu’une grande armée d’infidèles (Al-Ahzab) supervisée par la tribu de Qoraysh avait encerclé la Mecque. L’histoire dit que Mohammed a creusé autour de la ville une tranchée profonde. Et par cette idée formidable, d’un conseiller perse, l’attaque a connu un échec cuisant.
La tranchée ressemble au mur que l’Egypte bâti actuellement pour se défendre contre la contrebande d’armes et de drogues supervisée par le Hamas, cela est ce qu’avancent les cheikhs égyptiens.
Si on regarde de près, on remarque que les Egyptiens ont de nouvelles raisons de s’inquiéter. Eux qui voient leur pays comme la mère de l’Arabisme, ils se sentent humiliés par les habitants de Gaza que les Egyptiens avaient gouverné jusqu’en 1967.
Les Egyptiens ne sont pas prêts d’oublier que les habitants de Gaza travaillaient sous la direction de l’Egypte contre quelques centimes. Ce qui met les Egyptiens en colère, c’est que les fils de ces Palestiniens ne respectent pas les efforts de l’Egypte dans l’affaire de Shalit et dans la réconciliation avec l’autorité palestinienne.
L’audace du Hamas est sa politique indépendante basée sur les avis de Khaled Michaal, de Damas et de Téhéran. Une audace exagérée. L’organisation du Hamas pousse l’Egypte à avaler des caravanes internationales porteurs de nourriture allant vers Gaza, sans coordination.
L’organisateur britannique de ces convois a été renvoyé, en le considérant comme persona non grata. Et suite aux confrontations sur les frontières de Rafah, l’Egypte décide que les aides passeront désormais via la Croix-Rouge égyptienne.
En réalité, le Hamas travaille sous une couverture et un financement iraniens. Cela est très mal vu par les services égyptiens de sécurité. A savoir aussi que les cellules du Hezbollah dans lesquelles participait le Hamas ont été interpellées en Egypte et dans plusieurs autres pays arabes modérés.
Voir des armes passant et défiant la souveraineté égyptienne, sans contrôle, et voir parfois ces armes parvenir aux ennemis du régime égyptien ont mis les services de sécurité égyptiens dans un état d’alerte totale.
En fin de compte, nous attendons des gens tel Khaled Al-Islambouli, membre des Frères Musulmans, qui avait assassiné l’ancien président Al-Sadat. On attend l’arme et surtout l’occasion pour faire tomber le régime, un écroulement qui réjouira l’Iran, Al-Qardaoui et d’autres.
Tout cela est derrière le barrage de l’Egypte. Depuis sa construction, le monde de la contrebande du Hamas est en danger. Tout le programme de contrebande d’armes, d’argent et de participation à la résistance internationale s’anéantira bientôt.
En ces temps, nous entendons les Etats-Unis condamner la transaction qui donne trop au Hamas. Et à l’intérieur d’"Israël", des voix parlent des limites de négociations. Tout cela inquiète le Hamas.
S’ajoutent à tout cela les frappes de l’armée de l’air sur Gaza. Il y a aussi la couverture d’acier protégeant les villages limitrophes. Quelques réactions nerveuses (de la bande de Gaza) sont venues pour montrer qu’elle est en vie et pour montrer l’existence d’une capacité provocatrice, en bombardant "Israël".
Article paru dans le journal hébreu "Israël Aujourd’hui", le 13 janvier 2010
Traduit et résumé par le CPI