mardi 19 janvier 2010

Israël libère un deuxième militant palestinien

publié le lundi 18 janvier 2010
Amnesty international

 
Amnesty International a salué la remise en liberté du défenseur des droits humains palestinien Mohammed Othman, après celle de Jamal Juma [1].
Cependant, l’organisation est préoccupée par le fait que les autorités israéliennes aient assorti cette libération de conditions qui empêcheront cet homme d’exercer ses droits fondamentaux.
Mohammed Othman a été arrêté le 22 septembre 2009. Il revenait alors de Norvège, où il s’était exprimé publiquement au sujet des répercussions négatives du mur/barrière construit par Israël en Cisjordanie occupée.
Incarcéré sans inculpation aux termes d’un ordre de détention administrative, il a été relâché ce mercredi 13 janvier, après avoir versé une caution de 10 000 shekels israéliens (1 900 euros environ).
Mohammed Othman est le deuxième militant palestinien remis en liberté par les autorités palestiniennes cette semaine [2].
Toutefois, elles ont assorti sa libération des conditions suivantes : il lui est interdit de quitter la Cisjordanie pour une durée indéterminée et il est tenu de se présenter auprès des services de police dès qu’ils le convoquent pour interrogatoire.
« Les conditions dont la libération de Mohammed Othman a été assortie ont manifestement pour but de l’empêcher ou de le dissuader de continuer à militer contre la construction du mur-barrière en Cisjordanie et à dénoncer son impact sur la vie des Palestiniens qui résident dans ce territoire, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Ces restrictions doivent être immédiatement levées. »
La remise en liberté de Mohammed Othman intervient à la suite de celle de Jamal Juma, qui a été relâché sans condition ce mardi 12 janvier. Un troisième défenseur des droits humains, Abdallah Abu Rahma, est toujours en détention.
Jamal Juma, Mohammed Othman et Abdallah Abu Rahma font campagne depuis des années contre le mur/barrière de Cisjordanie en sensibilisant le public à ses répercussions négatives sur les Palestiniens, en organisant l’opposition populaire et en manifestant pacifiquement contre sa construction.
Les trois militants se sont dits à maintes reprises déterminés à respecter le principe de non-violence. À la connaissance d’Amnesty International, aucun élément crédible ne prouve qu’ils aient recouru à la violence ou prôné son usage.
Amnesty International reste préoccupée par le fait qu’Abdallah Abu Rahma pourrait être détenu uniquement pour avoir exercé légitimement son droit à la liberté d’expression en s’opposant au mur/barrière érigé par Israël.
Si tel est le cas, il s’agit d’un prisonnier d’opinion et il doit être libéré immédiatement et sans condition. Dans le cas contraire, il doit être inculpé d’une infraction prévue par la loi et traduit en justice dans le plein respect des normes internationales d’équité.
[1] Néanmoins, les arrestations des dirigeants de la lutte populaire et les raids nocturmes continuent en Cisjordanie occupée. Voir en anglais :

Night Raids, Threats and Arrests of West Bank Popular Leaders

In an early morning incursion into the village of alMaasara, two Popular Committee members’ houses were raided by soldiers who threatened them that if demonstrations in the village continue, a child may end up dying. Yesterday, Sa’id Yaqim, a member of the Palestinian National Committee Against the Wall was arrested in Beit Duqqu.
For more details : Jonathan Pollak +972546327736
In the early hours of the morning, dozens of soldiers invaded the village of al Maasara – a site of weekly peaceful demonstrations for over three years – and surrounded the houses of Popular Committee members Mohammed Barjiya and Mahmoud Zwahre.
Both Barjiya and Zwahre were warned about that repercussions will follow if they do not stop organizing protests in the village. Zwahre was even threatened that a child may end up dead.
The night before, a large contingent of soldiers invaded the village of Beit Duqqu North West of Jerusalem and arrested Sa’id Yaqim, a member of the Palestinian National Committee Against the Wall.
Yaqim’s arrest is a direct continuation of a recent Israeli wave of arrests aimed to suppress the Palestinian unarmed struggle. Thursday’s arrest follows the detention of three members of the Popular Committee in the village of Ni’iln and a long-standing arrest campaign in the village of Bil’in.
In the past month, since 16 December, the army has staged twelve night incursions into Ni’ilin. Since May 2008, when demonstrations began in the village, 97 residents have been arrested in connection to the protests. Similar raids have been conducted in the village of Bil’in – where 34 residents have been arrested in the past six month and the cities of Nablus, Ramallah and East Jerusalem.
Among those arrested in the recent campaign are also five members of the Bil’in Popular Committee, all suspected of incitement, and include Adeeb Abu Rahmah - who has already been held in detention for almost six months and Abdallah Abu Rahmah – the Bil’in Popular Committee coordinator.
The charge of incitement, defined in military law as "an attempt, whether verbally or otherwise, to influence public opinion in the Area in a way that may disturb the public peace or public order", is a cynic attempt to indict grassroots organizers with a hefty charge, and is part of the army’s strategy to use legal measures as a means of quashing the popular movement.
[2]

Le militant palestinien Jamal Juma a été libéré

13 janvier 2010
Amnesty International salue la libération du militant des droits humains palestinien Jamal Juma, qui avait été placé en détention par l’armée israélienne à la fin de l’année dernière.
Jamal Juma a été arrêté en décembre 2009 à la suite d’une série de manifestations contre la construction du mur/barrière en Cisjordanie, et il a rejoint en détention les militants Abdallah Abu Rahma et Mohammed Othman.
Amnesty International a demandé la semaine dernière que ces trois hommes soient libérés à moins qu’ils ne soient jugés dans le cadre d’un procès équitable. Jamal Juma a été remis en liberté mardi dans la soirée, mais Abdallah Abu Rahma et Mohammed Othman ont été maintenus en détention.
« Sans la pression internationale je ne serais pas dehors aujourd’hui, a déclaré Jamal Juma à Amnesty International mercredi.
« Vous savez que des pressions sont exercées depuis l’étranger à cause de la façon dont les gardiens vous traitent. Hier j’ai été libéré sans inculpation et je vous remercie tous pour votre intervention et votre soutien.
« Mais beaucoup d’autres sont toujours détenus, et les arrestations de militants sont chaque jour plus nombreuses. Les autorités doivent mettre fin à ce harcèlement. »
Les militants des droits humains Jamal Juma, Abdallah Abu Rahma et Mohammed Othman font campagne depuis des années contre le mur/barrière en attirant l’attention au sujet de ses répercussions négatives sur les Palestiniens, en organisant l’opposition populaire et en manifestant pacifiquement.
Les trois militants ont fait savoir à de nombreuses reprises qu’ils étaient déterminés à respecter le principe de non-violence et, à la connaissance d’Amnesty International, il n’existe pas d’éléments crédibles prouvant qu’ils auraient recouru à la violence ou prôné son usage.
Amnesty International est préoccupée par le fait qu’Abdallah Abu Rahma et Mohammed Othman sont détenus uniquement parce qu’ils ont exercé, pourtant légitimement, leur droit à la liberté d’expression en s’opposant au mur/barrière érigé par Israël.
Ils sont, dans ces circonstances, des prisonniers d’opinion et doivent par conséquent être libérés immédiatement et sans condition, à moins qu’ils ne soient jugés, de manière pleinement conforme aux normes internationales relatives à l’équité des procès, pour des infractions prévues par la loi. http://www.amnesty.org/fr/news-and-...