mercredi 11 novembre 2009

Les blessés de Tsahal en colère

Par BEN HARTMAN

10.11.09

Des dizaines d'anciens combattants handicapés de Tsahal ont manifesté lundi à Tel Aviv : ils ont bloqué le trafic routier et brulé des pneus de voitures, provoquant des embouteillages monstres à l'entrée sud de l'autoroute Ayalon.
Portant des tee-shirts avec l'inscription "pardon nous avons été blessés", les anciens combattants - sur des fauteuils roulants pour la plupart - ont bloqué le carrefour Hashalom devant la tour Azrieli.

Sur les tee-shirts: "pardon nous avons été blessés".
PHOTO: BEN HARTMAN , JFRENCH

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'une semaine de manifestations organisées par l'Association des vétérans invalides de Tsahal, dans le quartier de Kiria à quelques rues de leur quartier général.

Kobi Yitzhak, président de la branche de Tel-Aviv, explique l'objectif de sa démarche : " Nous demandons le respect que nous méritons. Il y a 50 000 vétérans invalides de Tsahal et il est temps de montrer que nous sommes unis et que nous exigeons le respect que l'on nous a retiré".

Blessé durant la première guerre du Liban, Yitzhak se déplace désormais sur un fauteuil roulant. "Nous ne sommes pas prêts à accepter une situation où le ministre de la Défense dort dans une suite de luxe à des millions de shekels à Paris et nous dit au même moment qu'il n'a pas d'argent pour nous", dénonce-t-il.

Ce sentiment est partagé par de nombreux manifestants qui reprochent au ministre de la Défense Ehoud Barak et à son entourage d'avoir dépensé 1 million de shekels à Paris en juin dernier pour assister au Salon du Bourget. Le coût de la suite qu'il a occupé dans un grand hôtel parisien s'élève à 2 500 dollars par nuit.

Les vétérans racontent leur calvaire. Eyal Eliyahu par exemple, a subi de graves brulures lors d'un attentat suicide qui a coûté la vie à 12 soldats près de Métoula en 1985. Il a vu les aides pour financer son traitement se réduire. Son traumatisme est toujours aussi vivace qu'il y a 24 ans : "J'ai toujours des cauchemars et je ne comprends pas comment ils [les gradés de Tsahal] réussissent à dormir la nuit quand nous ne le pouvons pas."

Le député travailliste Ophir Paz-Pines, présent à la manifestation, s'inquiète : "Nous ne pouvons pas permettre une situation où ils [les vétérans invalides] doivent venir ici et manifester pour faire entendre leur voix. Ce n'est pas eux qui doivent avoir honte, c'est le pays. »

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