mardi 3 novembre 2009

Face à l’ire arabe, Clinton concède qu’Israël peut faire plus

03/11/2009
La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton – ici en compagnie de Jeffrey Feltman et de son homologue marocain – participe à Marrakech à la 6e édition du Forum pour l’avenir, avant de se rendre demain au Caire pour y rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak.      Abdelhak Senna/AFP
La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton – ici en compagnie de Jeffrey Feltman et de son homologue marocain – participe à Marrakech à la 6e édition du Forum pour l’avenir, avant de se rendre demain au Caire pour y rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak. Abdelhak Senna/AFP
L'échec du processus de paix est perceptible un peu partout, avertit Amr Moussa.
La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a réaffirmé hier l'opposition américaine à de nouvelles colonies israéliennes, cherchant à rassurer les Palestiniens tout en insistant à nouveau pour une reprise sans préalable des négociations de paix.
« La position de l'administration Obama sur les colonies est claire, sans équivoque. Elle n'a pas changé : les États-Unis n'acceptent pas la légitimité de la poursuite des implantations israéliennes », a déclaré à Marrakech (Sud) Mme Clinton, avant une rencontre avec son homologue marocain Taieb Fassi-Fihri. « Mais les Israéliens ont répondu à un appel des États-Unis, des Palestiniens et du monde arabe en exprimant la volonté de limiter l'activité de colonisation », a ajouté la chef de la diplomatie américaine. Cette offre « est loin (...) de ce que nous préférerions. Mais si elle est mise en œuvre, cela sera une restriction sans précédent de la colonisation et aura un effet significatif ».
Le dialogue de paix entre Israël et les Palestiniens a cessé, il y a près d'un an. Le désaccord sur la question des colonies est l'une des principales raisons l'empêchant de reprendre. Washington avait préconisé au printemps un gel complet de la colonisation, non seulement en Cisjordanie, ce qu'accepte en partie le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, mais aussi à Jérusalem-Est. Les Palestiniens exigent un gel total. Mme Clinton avait déjà qualifié de « sans précédent » samedi soir l'offre israélienne de gel partiel, suscitant la déception des Palestiniens. « J'offre mon renfort aux parties quand elles font des pas allant dans le sens de soutenir l'objectif d'une solution à deux États », s'est-elle justifiée, disant voir dans l'offre israélienne de gel partiel « une chance pour les deux parties d'essayer d'avancer ensemble pour reprendre les négociations ».
Mme Clinton, manifestement soucieuse d'équilibrer ses propos, a repris lundi l'expression « sans précédent » pour rendre hommage aux efforts palestiniens afin d'améliorer la sécurité. « J'ai dit au Premier ministre Netanyahu que ces gestes positifs de la part des Palestiniens devaient susciter des gestes positifs d'Israël sur les déplacements, les accès (...) et l'organisation israélienne de la sécurité en Cisjordanie », a-t-elle déclaré.
Mme Clinton devait rencontrer hier soir ses homologues arabes à Marrakech dans le cadre du Forum pour l'avenir, une initiative commune des États membres du G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et Russie) et d'une vingtaine de pays de la région.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki s'est déclaré « satisfait » hier des déclarations de Mme Clinton.
Avant ces entretiens, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s'est montré très pessimiste sur les chances de reprise du processus de paix. « Attendez que nous ayons eu nos rencontres (avec Mme Clinton) et de voir ce que nous allons faire. Mais l'échec est perceptible un peu partout », a-t-il déclaré à la BBC.
Dimanche, le ministre marocain des Affaires étrangères, M. Fassi Fihri, avait jugé que « toutes les conditions ne sont pas réunies pour une négociation effective et sérieuse ».
Les États-Unis continueront d'œuvrer avec force pour la conclusion d'un accord de paix au Proche-Orient, a indiqué pour sa part hier à Amman l'émissaire américain George Mitchell, selon un communiqué du palais royal jordanien. De son côté, le roi jordanien, Abdallah II, a exhorté les États-Unis à créer un « cadre favorable » à la reprise des négociations.