mardi 3 novembre 2009

Abbas craint fortement de perdre la rue palestinienne au profit du Hamas

[ 03/11/2009 - 00:33 ]
Avi Yaskharov et Amous Haril

Au bureau d’Abu Mazen (Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne), ainsi que dans sa direction, il y en a beaucoup qui cèdent aux pressions populaires. Ils commencent à lever la voix contre "Israël". Mais ce n’est qu’une abréaction, un défoulement pour ne pas perdre de terrains surtout après les dernières confrontations du dimanche dans le sanctuaire (de la sainte mosquée d’Al-Aqsa). Ces confrontations n’ont suscité qu’une réaction insignifiante. En effet, la violence autour de la zone sacrée devient une affaire ordinaire, une sorte d’effet de la coopération islamo-judaïque.

Pas plus loin que la semaine dernière, le bureau de Mahmoud Abbs (Abu Mazen) a publié un communiqué condamnant "Israël" pour « ses activités extrémistes à Al-Aqsa ». Dans ce communiqué, exceptionnel dans sa violente intonation, l’autorité accuse "Israël" d’envoyer des soldats et des officiers juifs pour agresser la mosquée et pour prendre des mesures provocatrices contre les Arabes de la ville d'Al-Quds. « Al-Quds reste une ligne rouge à ne pas dépasser », a dit le communiqué.

Et pour la première fois, le bureau a utilisé le mot "résistance". « Notre peuple continuera à s’attacher à sa ville sainte. Il sortira victorieux de sa résistance face à la judaïsation de la ville, face à la déportation de ses habitants. Et Nabil Abu Rodayna, porte-parole du président, a appelé à vaincre les conflits internes et à « serrer les rangs dans la bataille de la défense de la ville d'Al-Quds et des lieux saints ».

L’utilisation des mots tels que "bataille" et "résistance" sort de l’ordinaire, quand il s’agit d’Abu Mazen. Il est quasiment le seul leader palestinien mettant un veto contre «Intifada Al-Aqsa ». Sans arrêt, il est contre la violence, contre les roquettes venant de Gaza. Mais les affaires qui viennent des médias, des adversaires, du Hamas et même de certains leaders du Fatah montent pour arriver même à son bureau.

Le langage de certains grands responsables du Fatah nous rappelle celui du prédécesseur d’Abbas, Yasser Arafat. Il y a deux semaines, trois membres du Fatah se sont réunis, et pour la première fois sans une dispute, pour parler de la résistance.

Il est vrai qu’Abu Al-Aynayn, représentant du Fatah, n’a pas appelé à une reprise des opérations martyres, mais il a salué la résistance. Et pour contredire "Israël", qui dit qu’elle continuera les négociations pendant vingt ans, il a dit que les Palestiniens continueront leur résistance pendant cinquante ans s’il le fallait.

Le problème est que les activistes de la branche militaire du Fatah qui avaient quitté la lutte armée comprendront que c’est un appel à reprendre l’arme. Et dans des affrontements, si un policier israélien se sent menacé et ouvre le feu et tue des Palestiniens, cela pourra mener vers une véritable explosion.

Notons que la position d’Abbas envers le rapport de Goldstone a suscité contre lui une forte critique intérieure, une critique qui renforcerait la ligne de résistance chez les grands responsables du Fatah.

Dans le bureau de Netanyahu, au service de sécurité et au ministère de la justice, on cherche un moyen pour sauver "Israël" de la pression internationale et alléger le danger des mesures juridiques, dans des pays européens, contre les responsables de l’armée israélienne.

Un responsable du bureau du premier ministre explique pourquoi il est important d’empêcher la mise en place d’une commission d’enquête sur l’opération « Plomb durci ». En fait, dit-il, lorsque "Israël" a quitté la bande de Gaza, on croyait que si la situation sécuritaire se compliquerait, l’armée interviendrait pour corriger la situation. Mais si les officiers étaient inquiétés, il leur serait difficile de répondre présents la prochaine fois.

Enfin, Achkanazi n’avait épargné aucun effort pour expliquer à la direction politique que l’entrée à Gaza ferait beaucoup de victimes parmi les civils palestiniens, et cela un an avant la guerre. Les journalistes avaient entendu des généraux (de l’armée israélienne), dans les semaines précédant la guerre, des estimations beaucoup plus pessimistes que le nombre réel de victimes.