mardi 3 novembre 2009

En soutien avec les cinéastes refusant de cautionner le régime israélien

publié le lundi 2 novembre 2009

UJFP
La rétrospective intitulée Tel-Aviv : le paradoxe, organisée par le Forum des Images avec le soutien de la Mairie de Paris, pour célébrer le centenaire de la capitale israélienne, aura peut-être lieu à partir du 4 novembre à Paris, mais sans certains des cinéastes invités qui refusent d’y présenter leurs films...

Huit d’entre eux*, citoyens israéliens juifs ou palestiniens, palestiniens des territoires occupés ou de l’exil, informés de la programmation de leur film dans un tel cadre ont retiré leur film. Une conférencière invitée à une table ronde a également signifié son retrait.

Ces cinéastes refusent en effet de participer à la célébration de Tel-Aviv. Ils refusent de servir de caution à la « démocratie » israélienne qui montre tous les jours au monde ses états de service : de Gaza à Naplouse et de Hébron à Jénine dans les territoires palestiniens occupés, et de Nazareth à Rahat envers les citoyens palestiniens d’Israël : Occupation, colonisation, discriminations légales, c’est aujourd’hui la capitale d’un Etat responsable de crimes de guerres et peut-être de crimes contre l’humanité que Paris veut célébrer. C’est inacceptable pour ces cinéastes. L’UJFP apporte son soutien aux cinéastes du refus, et considère que la rétrospective doit être annulée.

Il est temps que les institutions françaises, comme les organisateurs d’événements culturels ou de toute autre nature en France prennent acte de la réalité des violations du droit international et des crimes de guerre commis par Israël et assument leurs responsabilités respectives. Les institutions doivent respecter les engagements internationaux signés par la France, appliquer et faire appliquer les sanctions prévues aux violations des droits humains, et des normes internationales. La société civile ne peut accepter que les crimes de l’occupation et de la colonisation soient dissimulés ou niés par des simulacres de normalité. Pour Tel Aviv ce n’est pas l’heure des célébrations, mais celle des comptes !

* Hany Abu Assad (Paradise Now)

Najwa Barakat (Pomegranate)

Tamar Berger conférencière invitée

Skandar Copti et Yaron Shani (Ajami )

Maryse Gargour (Jaffa, la mienne)

Anne Marie Jacir ( Le sel de la mer)

Shai Karmeli Pollack (Bilin, mon amour)

Avi Moghrabi (August)

Eyal Sivan (Jaffa, la mécanique de l’orange) [1]

[1] Un de ces cinéastes, Eyal Sivan, a envoyé sa propre lettre qui comprend l’extrait suivant : "La politique raciste et fasciste du gouvernement israélien et le silence complice de la plupart de ses milieux culturels pendant le récent carnage opéré à Gaza comme face à l’occupation continue et aux violations des droits humains et aux multiples discriminations à l’égard des Palestiniens sous occupation, ou ceux citoyens palestiniens de l’Etat israélien – toutes ces raisons justifient que je maintienne une distance vis-à-vis de tou t événement qui pourrait être interprété comme une célébration de la réussite culturelle en Israël ou un cautionnement de la normalité du mode de vie israélien. Puisque votre rétrospective fait partie de la campagne internationale de célébration du centenaire de Tel-Aviv et qu’elle bénéficie, à ce titre, du soutien du gouvernement israélien, je ne peux que décliner votre invitation".

Communique adopté par l’Assemblée Générale annuelle de l’UJFP, le 01 novembre 2009

http://www.ujfp.org/

note : CL, Afps (courrier de BDS France)