jeudi 19 novembre 2009

Encore raté, monsieur Mitchell

publié le mercredi 18 novembre 2009

Gilles Paris
Provocation ou certitude de l’habituelle impunité, les autorités israéliennes intensifient la colonisation à Jérusalem :

"L’affaire fait la “une” du Yedioth Aharonoth israélien du 17 novembre.

Pour témoigner de la persistante opposition des Etats-Unis à l’entreprise de colonisation des territoires palestiniens, l’émissaire américain, George Mitchell, avait demandé le gel d’un projet immobilier concernant le quartier de Gilo, au sud de Jérusalem.

Demande refusée par les autorités israéliennes qui assurent que Gilo (30 000 habitants), situé au delà de la Ligne verte, fait partie intégrante d’Israël. Résultat : 900 logements supplémentaires autorisés mardi (depuis le début septembre, le nombre total doit dépasser largement les 3 000 unités de logements annoncés.)" [1]

Par aileurs, selon l’Associated Press, les condamnations sont unanimes après l’annonce d’un projet de construction dans une colonie, ndrde Jérusalem-Est :

"La commission de planification de Jérusalem a déposé mardi un projet de construction de 900 unités d’habitation à Gilo, quartier juif [2] de Jérusalem-Est que les Palestiniens revendiquent, déclenchant les critiques des Palestiniens mais aussi une dénonciation particulièrement virulente de la part des Etats-Unis, qui ont jugé cela "consternant". Le négociateur palestinien Saeb Erekat a vivement condamné cette décision d’expansion de Gilo, où vivent déjà quelque 40.000 juifs. Selon lui, elle "montre que cela ne rime à rien de reprendre des négociations tant que ce genre de choses continue".

A Washington, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a jugé "consternant" ce projet d’expansion, qui rend "plus difficiles" les efforts de relance du processus de paix menés par les Etats-Unis. Il a critiqué toute mesure "susceptible d’anticiper unilatéralement, ou semblant anticiper sur des négociations" : la question de Jérusalem doit "être réglée via des négociations entre les parties", a-t-il ajouté.

"Les Etats-Unis sont également opposés à d’autres pratiques d’Israël à Jérusalem liées au logement, y compris le comportement constant d’évictions et de démolitions de maisons palestiniennes", a conclu Robert Gibbs.

Nabil Abu Rdeneh, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a estimé qu’il "s’agit d’un message adressé au président Obama, lui disant qu’Israël se fiche de la position américaine". Il "devrait y avoir une vraie pression américaine sur les Israéliens pour qu’ils arrêtent tous ces actes", lesquels selon lui "prouvent qu’Israël ne veut pas la paix et ne veut pas relancer le processus de paix", a-t-il estimé.

Londres aussi a critiqué ces projets. "Le Secrétaire au Foreign Office a toujours été très clair sur le fait d’un accord crédible comprend Jérusalem comme capitale partagée. Agrandir les implantations sur des terres occupées à Jérusalem-Est rend cet accord bien plus difficile. Cette décision sur Gilo est mauvaise et nous nous y opposons", a fait savoir la

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lui aussi dénoncé l’action israélienne, estimant, selon sa porte-parole Michele Montas, que "de telles actions mettent à mal les efforts en vue de la paix et mettent en doute la viabilité de la solution de deux Etats".

Dans un communiqué, les services du Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou ont défendu ce qu’ils ont qualifié de "procédure de routine de la commission de planification", et ajoutant que "le quartier de Gilo est partie intégrante de Jérusalem".

Environ 180.000 Israéliens vivent dans les quartiers construits autour de Jérusalem-est, l’Etat hébreu, qui considère que Jérusalem-Est -annexée en 1967- fait partie d’Israël, refuse toute restriction des constructions. Les Palestiniens pour leur part considèrent ces quartiers juifs comme des colonies de peuplement alors que l’Etat hébreu exclut de facto Jérusalem-Est de toutes les discussions sur le gel des constructions.

La rapidité avec laquelle la Maison Blanche a réagi, alors que Gibbs se trouve en Chine avec Obama, pourrait bien être la conséquence des déclarations malheureuses de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton il y a trois semaines à Jérusalem.

Alors que les Palestiniens réclament le gel total de la colonisation, elle avait pour sa part estimé que le gouvernement israélien faisait preuve de retenue sur le dossier et dit déceler des pas en avant positifs. Des propos qui avaient suscité la colère du monde arabe et une immense déception vis-à-vis de la position de Washington."

[3]

[1] http://israelpalestine.blog.lemonde.fr/

[2] "quartier" est le terme utilisé par les autorités d’occupation israéliennes. Il s’agit bel et bien d’une colonie de peuplement, illégale

[3] Associated Press, relayé par Yahoo

http://fr.news.yahoo.com/3/20091117...

Notes : C. Léostic, Afps

Intro et synthèse : C. Léostic, Afps