vendredi 4 septembre 2009

Al-Aqsa, 40 ans après

publié le jeudi 3 septembre 2009

Ahmed Y.Al-Qareï
Depuis les tentatives israéliennes d’incendier la mosquée d’Al-Aqsa il y a 40 ans, elle est sous l’occupation et connaît continuellement des tentatives de viol et de profanation. Ce qui va complètement à l’encontre des principes internationaux. Ces principes interdisent à l’autorité d’occupation de commettre quoi que ce soit qui pourrait être considéré comme ingérence dans la vie publique des civils soumis à l’occupation et interdisent également d’empêcher la liberté des pratiques religieuses dans les Lieux saints.

Les événements de 1969 ont causé la destruction du minaret de Saladin construit il y a 800 ans, ainsi que d’autres parties du plafond. Et tout au long des 40 années, les forces d’occupation, en coopération avec les groupes religieux extrémistes, n’ont pas arrêté de détruire la mosquée, de l’envahir ou d’agresser les fidèles.

Et aujourd’hui, la violation la plus dangereuse est commise. En effet, il y a des tentatives de la part des autorités et des groupes religieux d’accélérer la construction du temple de Salomon dans l’objectif de construire une ville touristique juive sous l’esplanade des Mosquées, pour donner l’impression aux visiteurs que la ville est purement juive, autant dans son aspect que dans son patrimoine. Israël a alors construit un réseau de tunnels sous l’esplanade des Mosquées afin de judaïser le patrimoine de la ville. Le réseau comprend 20 tunnels dont quelques-uns ont été ouverts aux touristes. Le plan de construction de la ville juive fait partie d’un plan plus élargi visant à s’accaparer la région de Sélouan afin de la transformer en ce qui est appelé la ville de David et d’installer une synagogue dans la région. Ces plans vont mener à l’éloignement des milliers d’habitants arabes de Jérusalem qui sont les propriétaires originaux des terres, des bâtiments, des jardins ...

Tout ceci prouve que les tentatives de détruire la mosquée d’Al-Aqsa, de la violer, de s’accaparer de son patrimoine religieux et culturel n’ont pas été interrompues tout au long des 40 années. Cependant, la nation islamique s’est contentée de continuer d’annoncer sa condamnation et son refus de telles pratiques et de déposer des plaintes auprès des organisations et tribunaux internationaux sans les suivre. La nation arabe et islamique n’a jamais tenté de faire une action commune afin de parvenir à une position internationale commune visant à faire pression sur Israël. Si 40 années se sont écoulées depuis les tentatives d’incendier la mosquée d’Al-Aqsa, c’est une occasion de rappeler à la nation arabe et islamique le danger de la situation avant qu’Israël ne poursuive son plan principal qu’il a annoncé et qui consiste à judaïser complètement la ville de Jérusalem.

Une action arabe et islamique doit donc commencer au niveau international en s’adressant aux différentes organisations et conférences. Je pense que l’organisation internationale par laquelle il faut commencer est l’Assemblée générale de l’Onu. Les pays arabes et islamiques ont réellement tort de se contenter de susciter la question de Jérusalem dans les allocutions officielles. La situation exige de présenter un projet arabo-islamique et de le soumettre à tous les pays afin de juger Israël pour tous les actes commis à Jérusalem. Tous ces actes sont des violations claires des clauses de la convention de Genève. Des résolutions doivent être adoptées pour permettre aux habitants originaux de Jérusalem d’avoir accès à l’esplanade des Mosquées et d’y pratiquer les rites religieux en toute liberté. Ces résolutions doivent également stipuler le retour de la souveraineté aux Palestiniens, la reconnaissance de leurs droits, avec en premier lieu le droit d’autodétermination qui implique la déclaration de leur Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale. Les Palestiniens doivent pouvoir vivre à Jérusalem en toute dignité et sécurité, conformément aux clauses de la convention de Genève. Viennentt ensuite le retour des droits du peuple palestinien dans la ville et la récupération de ses terres qui ont été confisquées. Puis il y a la protection de la mosquée d’Al-Aqsa, des églises et de tous les Lieux saints contre l’extrémisme sioniste qui menace de construire le prétendu temple de Salomon à la place de la mosquée et qui tente de détruire tous les symboles des autres religions.

Parallèlement aux actions faites auprès de l’Assemblée générale de l’Onu, la question doit également être suscitée auprès de l’Unicef. Et ce afin de faire face aux pratiques israéliennes dangereuses visant à effacer l’identité arabe de la ville sainte par les tentatives d’éliminer tous ses caractères historiques, civilisationnels et religieux, de détruire les bâtiments historiques et d’effectuer des creusements pour chercher des antiquités hébreuses, ainsi que le vol et la destruction des propriétés culturelles arabes.

Il est facile de présenter à l’Unesco un registre complet et documenté sur tout ce qui s’est passé sur les terres de Jérusalem tout au long de 40 années pour que l’organisation ne se trouve obligée d’envoyer des missions dont le travail pourrait prendre des mois sans pour autant parvenir à toutes les réalités.

Il est donc temps de rompre le silence. Les violations israéliennes ont atteint leur apogée, puisqu’un cercle judiciaire militaire en Israël a dernièrement annoncé l’intention de fonder une cour militaire qui serait chargée de juger les enfants palestiniens de la Cisjordanie. Il est évident que cette procédure de la part d’Israël vise à limiter la participation des enfants et adolescents palestiniens aux opérations de lutte contre les forces d’occupation. Le nombre de ces enfants a atteint 400 au cours de l’année courante. Or, il est évident que la création d’une telle cour va à l’encontre de tous les principes des droits de l’Homme et de toutes les résolutions internationales.

La responsabilité de l’arabité de Jérusalem revient donc aux pays arabes et islamiques. Il serait alors dommage que l’année 2009 soit l’année de Jérusalem, capitale culturelle du monde arabe, sans qu’une position arabo-islamique unie et commune ne soit prise au niveau international l