lundi 21 juillet 2014

Gaza : les États-Unis vont pousser pour un cessez-le-feu immédiat

Barack Obama, lundi, au cours de son allocution depuis la Maison-Blanche.

Lundi, les raids israéliens ont repris dans la bande de Gaza au lendemain de violents bombardements sur un quartier à l'est du territoire. Dimanche, plus de 120 Palestiniens y ont perdu la vie, tandis qu'Israël a annoncé la mort d'au moins 13 de ses soldats dont deux Américains, ce qui fait de dimanche la journée la plus meurtrière depuis le début du conflit.
Offensive diplomatique
Le secrétaire d'Etat John Kerry, actuellement en route pour Le Caire, va pousser pour obtenir un cessez-le-feu immédiat à Gaza et en Israël, a déclaré le président américain Barack Obama.
«Notre priorité et la priorité de la communauté internationale est d'obtenir un cessez-le-feu pour mettre fin aux combats et préserver la vie de civils innocents, tant à Gaza qu'en Israël», a déclaré Obama lors d'un point de presse depuis la Maison-Blanche.
La position française est plus tranchée. «Tout doit être fait pour mettre un terme immédiat à la souffrance des populations civiles à Gaza», a dit François Hollande à l'issue d'un entretien téléphonique avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, qui est arrivé en Egypte.

• Offensive renforcée

Selon un décompte connu ce lundi à 17h00, plus de 30 Palestiniens sont morts dans de nouveaux raids. Parmi les victimes figure une famille de neuf personnes, dont sept enfants, tous tués dans une frappe près de Rafah (sud) et une autre famille de huit personnes dont 4 enfants tués dans la ville de Gaza, selon le porte-parole des services de secours. Cinq autres personnes sont mortes dans une frappe qui a touché l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir el-Balah, dans le centre de l'enclave palestinienne.
Par ailleurs, l'armée israélienne a annoncé avoir tué lundi matin «plus de 10 terroristes» infiltrés en Israël via un tunnel. Au moins une douzaine de combattants palestiniens ont été tués depuis jeudi dans de tels incidents.
Israël a encore essuyé des tirs de roquettes depuis Gaza, 27 nouveaux impacts ayant été constatés - sans faire de victimes - ce qui porte le total à près de 1500.
Dans le même temps, les recherches de victimes continuent dans les décombres du quartier de Chajaya, à l'est de Gaza. Le secteur a été pilonné tout au long de la journée de dimanche par Israël. Au total, 45 cadavres ont été retirés des décombres dans le territoire palestinien. «Chajaya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de commandement», a justifié l'armée israélienne, «cela fait des jours que nous avons prévenu les civils de Chajaya qu'ils devaient évacuer. Le Hamas leur a ordonné de rester, c'est le Hamas qui les a mis dans la ligne de mire».

• Interrogations sur le sort d'un soldat israélien

La branche armée du Hamas a annoncé dimanche avoir capturé un soldat israélien lors de combats. L'organisation dit qu'il s'appelle Shaul Aron et a montré ses papiers d'identité, mais n'a pas diffusé de photo de lui.
L'ambassadeur israélien à l'ONU Ron Prosor a démenti cet enlèvement, affirmant que «ces rumeurs sont fausses». L'armée, elle, dit toujours enquêter.
S'il se confirmait, cet enlèvement serait le premier depuis la libération, en 2011, du soldat israélien Gilad Shalit, après plus de cinq ans de détention, en échange de la libération d'un millier de détenus palestiniens.

• Plus de 500 victimes en deux semaines

Le total de victimes palestiniennes dépasse désormais les 500 morts depuis le 8 juillet. Deux civils israéliens ont également été tués depuis le lancement de l'opération «Bordure protectrice».
Pour l'armée israélienne, la journée de dimanche a été noire également: avec 13 soldats de la brigade d'élite Golani tués, le bilan des militaires morts dans l'offensive monte à 18, un nombre jamais vu depuis la guerre du Liban en 2006. L'armée a aussi comptabilisé au moins 55 blessés. Ce bilan est le plus lourd pour l'armée israélienne depuis le conflit de l'été 2006 contre le Hezbollah au Liban.
Lors des obsèques d'un soldat israélien, Moshe Malko, tué dimanche matin lors de combats dans la bande de Gaza. Près de 20 d'entre eux ont été tués depuis le début de l'opération.

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a appelé lundi Israël à «cesser de bombarder les civils pris au piège dans la bande de Gaza et à respecter le personnel médical comme les structures de santé». L'ONG indique que «la majorité des morts à Gaza sont des civils», soulignant que la plupart des blessés «qui arrivent en salle d'urgence sont des femmes et des enfants».
(Avec agences)