jeudi 27 mars 2014

Le Hamas après la tempête

Ayman Abu Nahiya

Le mouvement de résistance islamique du Hamas a organisé hier à As-Saraya dans la ville de Gaza, une fête nationale pour commémorer l’anniversaire du martyr de ses grands leaders. Ceux qui ont porté leur dépôts jusqu’à ce qu’ils aient atteint le martyr dans le sentier d’Allah. Le Sheikh combattant Ahmad Yassin était le père fondateur du mouvement au début des années 80. Après qu’il ait senti que son travail a commencé à porter ses fruits, et qu’il était temps de commencer le programme de la résistance de l’occupation. Le noyau de l’organisation armée s’est formé en 1982 et ne tarda pas à tomber sous les mains de l’occupation. Jusqu’à l’arrestation du Sheikh et sa condamnation à treize ans de prison. Avant de de sortir trois ans plus tard, lors d’une opération d’échange de détenus avec la ligue populaire en 1986.
Le Sheikh a fini sa carrière en achevant la construction du mouvement : jusqu’au moment de son envol lors de la première Intifada qui était sortie des mosquées dans le camp de réfugiés de Jabalyah. A la tête de l’Intifada, on comptait ses hommes et ses partisans. Cela a eu lieu alors que le mouvement nationaliste palestinien était dans une situation délicate après sa sortie de Beyrouth. De ce fait, les conditions internes [de ce mouvement] ne leur ont pas permis de mener une activité de lutte qui aurait affaibli l’occupation.
Sheikh Ahmad Yassin et le Dr Abdelaziz Ar-Rantissy,   ainsi que tous les autres leaders du mouvement ont béni l’établissement la branche armée du mouvement « Les brigades du martyr Azzedine Al Qassam ». C’est ainsi qu’a débuté l’action militaire de Gaza jusqu’en Cisjordanie. Le Hamas a émergé lors de la première Intifada en enregistrant des chiffres qui égalisaient ceux des autres forces nationales. Dont le Fatah. Le mouvement avait ses propres déclarations, ses grèves, ses activités. C’est sur cette base que l’occupation a entamé sa chasse contre le mouvement. Avec l’application de la décision d’exiler ses leaders à Marj Az-Zouhour au sud Liban en 1992, les attentats martyrs du Hamas ont débuté dans le cœur des territoires occupés. Ce qui a prouvé que c’était vraiment le nombre le plus difficile dans l’équation palestinienne. Mais la réalité arabe et internationale est restée sur sa préférence pour le Fatah et l’OLP. L’accord d’Oslo a chassé ces groupes armés ainsi que l’infrastructure du mouvement. Mais l’enracinement du mouvement dans la réalité palestinienne était plus grand que n’importe quelle guerre qui visait à le faire disparaitre. Sa popularité grimpait en fonction de ses souffrances à cause de la censure de l’occupation et l’Autorité corrompue d’Oslo en même temps.
Le patrimoine d’Ahmad Yassin et Abdelaziz Ar-Rantissy est un dépôt entre les mains des leaders [actuels] de l’intérieur et de l’extérieur. Ils n’ont pas le droit de s’en écarter, quoi que cela puisse leur coûter. Car il n’y a pas plus cher que l’âme des martyrs qui ont atteint leur fin dans le sentier de l’élévation de la parole de l’unicité et de la religion. La conservation de ce patrimoine grandiose qu’ont laissé Yassin, Ar-Rantissy, Siyam, Almuqadima et Shahada et tous les autres martyrs de la communauté se concrétise en s’attachant aux constantes nationales et au choix de la résistance avec les moyens du bord. Mais le plus important de tout cela, est que le combat dans le sentier d’Allah soit notre rêve le plus cher, et c’est de cela que l’organisation ne s’est jamais éloigné et n’a jamais changé malgré tous les problèmes rencontrés de la part des proches et des moins proches. En général, le chemin de la résistance et du combat avance et recule selon les conditions.
Le plus important est que l’étendard soit élevé. Le mouvement avait déjà fait cela auparavant lorsqu’il avait boycotté les élections de 1996 et a continué le programme de résistance minimum jusqu’à ce qu’Oslo soit surpris par la création du mur pendant l’été de 2000. Et il est toujours en conflit contre ce mur raidisseur jusqu’à dépasser les limites.
Nous sommes tous confiants que cet excellent patrimoine ne sera pas perdu. Car le travail islamique résistant est le seul à pouvoir libérer la Palestine, et à redonner l’honneur à la communauté. Ce qui nous inspire davantage de confiance en cela, c’est l’échec des négociations. Voire même l‘échec de tous les plans américano-sionistes de purification de la zone.
Aujourd’hui le Hamas est devant un tournant difficile. D’un côté il détient un patrimoine grandiose d’héroïsme et de sacrifices qui ont fait du Hamas, le mouvement le plus populaire dans le monde islamique. Mais d’un autre côté, il vit une crise qui commence à susciter beaucoup d’interrogations sur son rôle et sa présence. Car les populations ne donnent carte blanche à personne mais suivent [les partis] pour un certain discours, et retire l’allégeance si ce discours change. C’est ce que le mouvement a voulu concrétiser en renouvelant l’allégeance et le sermon envers le peuple et ses leaders vivants avant les morts, ceux de l’intérieur avant ceux de l’extérieur. Les masses qui sont descendues dans les rues et qui ont manifesté à Saraya est une preuve irréfutable du renouvèlement de l’allégeance. C’est aussi un message au monde entier, afin de faire taire les langues de tous ceux qui ont comploté, ou ont parlé en mal de ce mouvement et de ses leaders martyrs. Le Hamas est toujours ferme malgré le blocus et les agressions.