mercredi 26 octobre 2011

Le Roi Abdallah de Jordanie pessimiste sur les chances de la paix

26.10.2011
par Laurent COHEN
Le roi Abdallah de Jordanie a déclaré lundi considérer que le processus de paix israélo-arabe était "au point mort, et même dans une impasse qui pourrait lui être fatale"; selon lui, la responsabilité en incombe à Israël qui ne serait plus intéressé par la solution "deux peuples, deux Etats", et ne permettra donc pas aux palestiniens d'exercer "leur droit à la souveraineté en Cisjordanie".
S'exprimant sur CNN, en marge d'une réunion du Forum économique mondial, qui s'est tenue sur les rives de la Mer morte, le souverain hachémite a émis des "doutes quant au sérieux des intentions israéliennes".
"Je suis un des dirigeants les plus optimistes qu'il vous sera donné de rencontrer au Moyen-Orient", a-t-il tenu à rappeler, "mais pour la première fois, j'éprouve un profond pessimisme concernant l'avenir des peuples israélien et palestinien".
Selon lui, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, "a beau faire de belles déclarations, il ne cesse de s'éloigner d'une solution qui rendrait possible l'édification d'un Etat palestinien, au côté de l'Etat israélien. Alors je pose la question : existe-t-il une autre option que celle-ci ? Et si l'Etat palestinien ne voit jamais le jour, la région toute entière ne risque-t-elle pas de s'embraser ?".
Le roi a également évoqué "l'impuissance du monde arabe" face aux événements sanglants qui secouent la Syrie.
"En vérité", a-t-il confessé, "personne ne sait quoi faire, nul n'a la moindre idée de la manière qui pourrait nous permettre d'aborder la question syrienne de façon constructive".
Il a précisé avoir "tendu la main" plusieurs fois au président syrien, Bachar el-Assad, "mais en vain".
"Je me suis entretenu à deux reprises avec Bachar pour lui expliquer comment la Jordanie s'y prend afin de mettre en œuvre ses propres réformes politiques ; ensuite, je lui ai envoyé plusieurs fois le chef de la cour royale – mais ce que nous avions à dire aux dirigeants syriens ne les a nullement intéressés".