lundi 30 mai 2011

UN AN APRÈS LE FIASCO DE LA FLOTTILLE Nouvel avis de tempête pour Israël

Environ 1500 militants et sympathisants pro-palestiniens d’une centaine de pays se sont mobilisés. Un bateau français doit appareiller de Marseille.
Un an après le fiasco du raid de la marine israélienne contre une flottille humanitaire pro-palestinienne, qui a détruit son alliance avec la Turquie, Israël, menacé d´isolement diplomatique, est confronté à une nouvelle tentative de briser le blocus maritime de Ghaza.
A l´aube du 31 mai 2010, des commandos de marine israéliens lançaient, en dehors des eaux territoriales, un assaut mal préparé contre le ferry turc Mavi Marmara, navire amiral d´une petite flotte internationale qui tentait de rallier le territoire palestinien. Neuf ressortissants turcs ont été tués. Israël a aussitôt essuyé une vague de réprobation internationale et vu ses relations avec Ankara, ex-allié régional «stratégique», plonger au plus bas. Une commission d´enquête israélienne a, sans surprise, disculpé l´Etat hébreu après ce raid jugé «conforme au droit international», mais sans convaincre la Turquie qui s´apprête à dépêcher une nouvelle «flottille de la liberté» au large de Ghaza, enclave contrôlée par les islamistes du Hamas. Selon l´ONG turque IHH, coorganisatrice du projet, une flottille internationale de 15 navires doit prendre la mer dans la dernière semaine de juin pour acheminer de l´aide humanitaire à Ghaza. Le président d´IHH, Bülent Yildirim, a exhorté Israël à «faire preuve de raison». «Si vous avez un peu de conscience, vous devez laisser passer cette deuxième flottille. Sinon, tout ce que vous ferez se retournera contre vous», a-t-il averti. Environ 1500 militants et sympathisants pro-palestiniens d´une centaine de pays se sont mobilisés, selon M.Yildirim. Un bateau français doit appareiller de Marseille. La Turquie, qui réclame des excuses d´Israël et le versement d´indemnités aux familles des 9 victimes, a mis en garde Israël contre tout recours à la force. «La Turquie répondra comme il se doit à tout nouvel acte de provocation d´Israël en haute mer», a prévenu le chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu. Les autorités israéliennes, elles, considèrent que, sous couvert de missions humanitaires, les tentatives d´apporter de l´aide par la voie maritime à Ghaza relèvent de «provocations». Elles proposent de transférer les cargaisons humanitaires à Ghaza après avoir vérifié qu´elles ne dissimulaient pas d´armements. «Nous avons demandé à tous les gouvernements un tant soit peu impartiaux d´empêcher cette entreprise inutile», a déclaré à l´AFP Mark Regev, le porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu. «Israël continuera à faire en sorte que (...) toute cargaison parvenant à Ghaza aura été préalablement inspectée», a souligné M.Regev. Les appels du gouvernement israélien ont été entendus et le secrétaire général de l´ONU, Ban Ki-moon, a demandé vendredi «à tous les gouvernements concernés» d´user de leur influence pour décourager toute nouvelle flottille vers Ghaza, craignant que l´initiative ne dégénère en incidents violents.