lundi 30 mai 2011

État palestinien : Abbas déterminé à recourir à l'ONU

29/05/2011
Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est déclaré samedi soir à Doha déterminé à demander à l'ONU de reconnaître en septembre prochain un État palestinien, en raison de l'intransigeance d'Israël.
"Notre option demeure les négociations, mais il semble qu'en raison des conditions posées par (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu (...) nous n'avons d'autre choix que d'avoir recours à l'ONU pour arracher une reconnaissance de notre État", a déclaré M. Abbas.
Le président palestinien a tenu ces propos lors d'une réunion du comité de suivi de l'initiative de paix issu de la Ligue arabe.
La réunion est consacrée à l'examen des développements de la question palestinienne après la récente prise de position du président américain Barack Obama en faveur d'un État palestinien sur la base des frontières de 1967 et la réaction négative du gouvernement israélien, avait indiqué la Ligue arabe.
"Nous sommes sérieux dans notre décision d'avoir recours à l'ONU, il ne s'agit pas de manoeuvres (...) nous le ferons à moins que des négociations sur des bases sérieuses acceptées par Netanyahu commencent aujourd'hui", a encore dit le président palestinien.
M. Abbas a appelé un comité tripartite formé par la Ligue arabe pour étudier les procédures d'un recours à l'ONU à "entamer dès juillet son travail".
Le président de l'Assemblée générale des Nations unies Joseph Deiss a affirmé vendredi que, pour être reconnu à l'ONU, un État palestinien aura besoin de l'appui du Conseil de sécurité, ce qui semble compromis par un probable veto des États-Unis.
Prenant acte de l'échec des pourparlers de paix directs en septembre 2010, les Palestiniens réclament pour reprendre les négociations -outre un moratoire sur la colonisation israélienne- des bases claires.
Le président américain s'est prononcé le 19 mai pour la première fois en faveur de pourparlers pour un État palestinien sur la base des lignes de 1967, c'est-à-dire couvrant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza, moyennant des échanges de territoire négociés avec Israël.
Mais M. Netanyahu a rejeté cette proposition et tracé mardi une série de lignes rouges, exigeant des Palestiniens l'abandon inconditionnel de Jérusalem-Est et du droit au retour des réfugiés, la reconnaissance d'Israël comme État juif et l'acceptation d'une présence militaire israélienne de longue durée.
"Ce discours a torpillé toute base de négociation", a estimé M. Abbas, affirmant que M. Netanyahu avait "décidé du résultat des négociations dès à présent".