samedi 30 avril 2011

Nouvelle bataille israélienne contre l’unité palestinienne

30-04-2011 L.Mazboudi
Depuis la rupture entre les deux frères palestiniens en 2007, - année durant laquelle le Fatah a été éjecté de Gaza-, les dirigeants israéliens ont tout fait pour l’empêcher, avec l’aide bien précieuse du régime égyptien déchu
Mardi dernier, devant l’accolade entre Moussa Abou Marzouk du Hamas et Azzam AlAhmad du Fatah ( voir photo) mardi soir, ils étaient sidérés.  Surtout que leurs services de renseignements ne l’avaient pas prévue.
L’enjeu est d’autant plus gravissime qu’elle s’est faite grâce à la médiation de la nouvelle administration égyptienne, sans compter la décision de cette dernière d’ouvrir le passage de Rafah : exacerbant davantage les inquiétudes israéliennes d’un virement de bord en cours.
Le Caire s’est empressé de préciser que cet accord devait être une première étape qui devrait se couronner par une conférence internationale, sans passer par des rencontres bilatérales qui n’ont abouti à rien.
Ce qui constitue pour Tel Aviv un changement des règles du jeu survenu dans un moment crucial, où l’Autorité palestinienne s’attelle en vue d’une reconnaissance de l’état palestinien, en a obtenu effectivement de la part de six pays latino-américains, alors que des européens donnent l’impression de vouloir suivre le pas.
Contrariant les véritables intentions des politiciens israéliens, qui tous bords confondus, œuvrent de concert pour rendre impossible la création de cet état. Tout en faisant semblant du contraire !
«  Cette réconciliation soutient les efforts de Mahmoud Abbas en vue d’obtenir une reconnaissance internationale pour un état palestinien le mois de septembre prochain, car elle va lui permettre de dire qu’il représente la totalité du peuple palestinien » prévient franchement un rapport secret,  rédigé par le département de recherche du ministère israélien des affaires étrangères, selon les dires du journal israélien Maariv. 
Dès lors et avant même qu’elle ne soit signée, les dirigeants israéliens se sont entendus d’agir pour faire avorter la réconciliation ou le cabinet ministériel d’union qui en  découlera, en menant campagne auprès des Américains et des Européens en particulier, avec pour thèmes principaux qu’elle constitue une menace pour « Israël », pour la paix et son processus, et permet de légitimer le « terroriste » Hamas qui n’a pas encore plié. 
Sans tarder, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’est adressé jeudi dernier à une délégation du Congrès américain, en visite en Israël, après sa réunion avec les ministres du forum des 7, en présence du chef d’état-major, du conseiller pour la sécurité nationale, du commandant des renseignements militaires et de représentants du Shabak et du Mossad.
Il a qualifiée l’entente de scandaleuse,  arguant que si elle  entre effectivement en vigueur, cela constituerait "un grand revers pour la paix".
«  La communauté internationale doit faire  comprendre au Hamas qu'il doit répondre aux trois critères du Quartet pour la reconnaissance, soit: reconnaître Israël, renoncer au terrorisme et accepter les précédents accords israélo-palestiniens » précise Netanyahou.
Il devrait se rendre dès la semaine prochaine à Paris et à Londres pour mener à bien sa campagne, avant de partir pour les États-Unis dans le même but.
S’est également joint à la bataille le président israélien Shimon Perez qui depuis son investiture se consacre corps et âme à défendre l'entité sioniste.
Sans perdre de temps il a convié les représentants des différents organes de presse européens en « Israël » pour leur dire que « le Hamas ne modifie pas sa charte, ne cesse pas d’être une organisation terroriste, continue à servir l’Iran et à pratiquer le trafic d’armes ».
Selon lui « la signature d’un accord qui mènera à la tenue d’élections palestiniennes dans un an pourrait faire en sorte qu’une organisation terroriste prenne le contrôle et de Gaza ainsi que de la Cisjordanie, et que la politique du Hamas l’emporte »
Dans cette bataille israélienne contre l’unité palestinienne, les divergences partisanes s’érodent. Il est convenu que Tsipi Livni, ex-ministre des affaires étrangères et dirigeante du parti Kadima donne également du sien.