samedi 30 avril 2011

Gaza: l'Égypte ouvre sa frontière

29/04/2011 
L'Égypte s'apprête à ouvrir de manière permanente la frontière avec Gaza afin d'alléger le blocus imposé par Israël à ce territoire. L'Égypte "va prendre des mesures importantes pour aider à alléger le blocus dans les jours à venir", a annoncé aujourd'hui  le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil al-Arabi, sur la chaîne de télévision al-Jezira.
Il a précisé que son pays n'accepterait plus que le terminal frontalier de Rafah, le seul de l'enclave palestinienne qui ne soit pas contrôlé par Israël, reste bloqué et jugé qu'il était "honteux" de maintenir fermer ce terminal.
Depuis que le président égyptien Hosni Moubarak a cédé le pouvoir sous la pression de la rue le 11 février, les nouvelles autorités du pays ont desserré l'étau sur le passage de Rafah, qui n'était auparavant ouvert que de manière exceptionnelle, quelques jours par mois, pour des raisons humanitaires. 
Israël inquiet 
"Nous sommes très inquiets", a réagi un haut responsable israélien après cette annonce. Plus généralement, ce responsable a souligné qu'Israël était "troublé par les développements en Egypte, par ces voix qui appellent à annuler le traité de paix (israélo-égyptien), par le rapprochement entre l'Egypte et l'Iran et par le rehaussement des relations entre l'Egypte et le Hamas".
L'Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie, comme le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza, ont salué la décision égyptienne. "Nous nous félicitons de ce pas de l'Egypte. Cela fait longtemps que nous faisions pression pour que soit mis fin aux souffrances de la population de Gaza", a déclaré le négociateur palestinien, Saëb Erakat. Un responsable du Hamas chargé des frontières, Hatem Ewideh, s'est réjoui de la réouverture prochaine du terminal, en soulignant "l'importance de l'ouverture d'un point de passage commercial avec l'Egypte".
Selon l'agence officielle Mena, le rythme des passages était soutenu à Rafah ces derniers jours: 11.800 entrées en Egypte (des malades, des étudiants en Egypte et des détenteurs de nationalités étrangères) et 10.925 départs pour Gaza.
L'ancien régime était régulièrement accusé de complicité de fait avec le blocus israélien pour son refus de maintenir le terminal ouvert, une décision que les autorités de Hosni Moubarak justifiaient en invoquant la lutte contre les trafics de toutes sortes avec l'enclave palestinienne.
Imposé en juin 2006 à la suite de l'enlèvement d'un soldat israélien, le blocus de la bande de Gaza a été considérablement renforcé après la prise de contrôle du territoire en juin 2007 par le Hamas. Israël l'a assoupli à la suite d'intenses pressions internationales après la mort de neuf Turcs dans un assaut de sa marine le 31 mai 2010 contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre le territoire palestinien. Mais il a maintenu un strict blocus maritime et l'interdiction des exportations.