Les étudiants contre l’apartheid israélien
          Avec le rassemblement devant le Conseil des gouverneurs,  l’université Carleton à Ottawa se rapproche du désinvestissement des  sociétés qui violent le droit international en Palestine.         
 Les membres du Conseil des gouverneurs de l’université Carleton doivent annuler leur réunion, le 29 mars 2011
Le 29 mars 2011,  étudiants, professeurs, employés, associés et anciens associés de la  communauté de l’université ont fait une avancée importante vers le  désinvestissement de l’université Carleton à Ottawa, la capitale du  Canada.
Dans un premier temps, l’organisation des Étudiants  contre l’apartheid israélien (la SAIA) a lancé, en janvier 2010 sur le  campus, une campagne pour le désinvestissement des fonds de pension. La  campagne, dirigée par des étudiants, se fonde sur l’appel de juillet  2005 de la société civile palestinienne pour « imposer  des initiatives d’envergure de boycotts et désinvestissements contre  Israël...  jusqu’à ce que cet État se conforme pleinement aux préceptes  du droit international. »
Après plus d’un an de tentatives infructueuses pour  rencontrer la Commission des fonds de pension de Carleton, la SAIA a  déposé une demande officielle pour présenter notre motion au Conseil des  gouverneurs de l’université - la plus haute instance décisionnelle de  l’université ; motion qui demande notre désinvestissement de quatre  sociétés qui se font les complices des violations du droit international  en Palestine :  BAE Systems, Northrop Grumman, Motorola et Tesco Supermarkets. Ces  sociétés fabriquent de l’armement et des composants d’armement qui sont  utilisés par l’armée israélienne contre les Palestiniens, et aident  également à l’expansion des colonies illégales en Cisjordanie (sur le  fond, voir : Carleton).  La motion de la SAIA appelle aussi l’université Carleton à s’engager  dans une politique contraignante d’investissements socialement  responsables, en totale concertation avec la communauté de Carleton.
Pour essayer de réduire au silence les étudiants qui ont  lancé la motion, le Conseil des gouverneurs a interdit à la SAIA de  présenter sa motion lors de sa réunion. Il a fait savoir aux étudiants  que la réunion apparemment publique allait être fermée à toute personne  extérieure, sauf à une petite liste de cinq noms représentant les « deux  opinions » qui sera autorisée par les gouverneurs, ajoutant que l’étage  de l’immeuble où la réunion doit se tenir sera fermé par des agents de  la sécurité postés à toutes les entrées.
 Et pourtant, ces tentatives de l’administration de l’université pour  museler la longue liste de ceux qui participent à la campagne de  désinvestissement - et qui comprend plus de 2000 signataires de lettres  et de pétitions, tant d’étudiants des 1er et 2è cycle que du 3e cycle,  des associations et plus de 25 clubs d’étudiants, des syndicats de  salariés universitaires et des centres de services universitaires - ces  tentatives se sont retournées contre leurs auteurs. Alors que nous  étions à l’une des semaines universitaires les plus chargées de l’année,  plus de 400 partisans du désinvestissement se sont rassemblés devant  chaque entrée de l’immeuble pour protester contre le processus  illégitime de prise de décision, et faire entendre un message commun :  « Conseil des gouverneurs, nous ne vous lâcherons pas, nous ne vous lâcherons pas tant que vous n’aurez pas cédé ! ».
 Et pourtant, ces tentatives de l’administration de l’université pour  museler la longue liste de ceux qui participent à la campagne de  désinvestissement - et qui comprend plus de 2000 signataires de lettres  et de pétitions, tant d’étudiants des 1er et 2è cycle que du 3e cycle,  des associations et plus de 25 clubs d’étudiants, des syndicats de  salariés universitaires et des centres de services universitaires - ces  tentatives se sont retournées contre leurs auteurs. Alors que nous  étions à l’une des semaines universitaires les plus chargées de l’année,  plus de 400 partisans du désinvestissement se sont rassemblés devant  chaque entrée de l’immeuble pour protester contre le processus  illégitime de prise de décision, et faire entendre un message commun :  « Conseil des gouverneurs, nous ne vous lâcherons pas, nous ne vous lâcherons pas tant que vous n’aurez pas cédé ! ».Dans une démonstration enthousiaste de solidarité, les  étudiants et leurs amis se sont engagés pour une diversité de  manifestations créatives, allant du sit-in jusqu’à danser la salsa et la  dabké pour le désinvestissement ; ils ont bloqué avec succès plusieurs  membres du Conseil à l’entrée de leur réunion. Finalement, les  manifestants sont devenus bien trop mobilisés et bien trop énergiques  pour que le Conseil continue de les ignorer. Ils ont annoncé à la foule  des manifestants qu’ils annulaient leur réunion. Les membres du Conseil  des gouverneurs qui avaient carrément marché sur les pieds des étudiants  pour monter à l’étage de la réunion sont alors ressortis de l’immeuble  dans une « marche de la honte » organisée par la masse des manifestants  ravis.
Les partisans du désinvestissement ont ensuite tenu une  assemblée générale de circonstance, présidée par des étudiants, dans le  hall même de l’immeuble et ce, pour voter : pour se départir de  l’occupation militaire israélienne ; pour ouvrir un Centre pour les  victimes d’agression sexuelle sur le campus ; pour supprimer les frais  pédagogiques ; et pour installer un nouveau Conseil des gouverneurs,  représentatif et démocratiquement élu. Alors que cette assemblée  générale n’était en fait qu’un exercice symbolique et que le  désinvestissement véritable était encore à venir à Carleton, nous avons  été convaincus que l’administration de l’université allait finir par  céder à la pression des étudiants quand nous avons décidé d’insuffler  pour l’année prochaine une plus grande dynamique encore à la campagne.
Le soutien et le dévouement sans précédent de nos amis à  ce rassemblement n’ont pas simplement illustré le rejet unanime de la  communauté universitaire de cette pratique d’investir l’argent de la  scolarité des étudiants dans le financement d’une guerre et d’une  occupation illégales, mais ils ont montré encore que la campagne de  désinvestissement de la SAIA est devenue maintenant un mouvement à  l’échelle du campus. Nos alliés ont fait de cette campagne leur  campagne ; par exemple, Inés Barreda-Castañón, membre de l’organisation  humanitaire des étudiants d’Amérique latine (HOLAS), a déclaré lors du  rassemblement : « L’argent pour notre scolarité s’en va  financer la guerre, financer la capitalisation et financer l’assassinat.  Tout ça va au-delà de la SAIA et de la Palestine. HOLAS restera toujours là... c’est une question humanitaire, nous serons là. »
Faire cesser les investissements immoraux de Carleton  s’intègre aussi dans un combat plus large contre les tentatives répétées  de l’université pour faire taire le corps étudiant et pour faire  appliquer des processus décisionnels non démocratiques. Il n’est pas  surprenant que c’est à cette réunion, celle-là même à laquelle le public  été empêché d’assister, que le Conseil des gouverneurs a annoncé une  augmentation des frais de scolarité des étudiants. Le porte-parole de la  SAIA, Reem Buhaisi, l’a dit au rassemblement : « Il  s’agit de reconquérir notre espace, il s’agit de nos frais de scolarité,  il s’agit de nous faire respecter et entendre par ceux qui disent  promouvoir ce que nous demandons ».
Les actions de la SAIA pour dénoncer les manques  incroyables de Carleton aux principes d’éthique et de responsabilisation  ont publiquement fait honte à l’administration de l’université, qui  n’aimerait rien tant que de voir la question du désinvestissement aller  au diable. Mais, alors que la foule se dispersait après le  rassemblement, la SAIA et nos amis ont été particulièrement clairs, le  mouvement de désinvestissement des sociétés qui violent le droit  international en Palestine occupée, ne fera que grandir, et jusqu’à ce que nos exigences soient satisfaites :
« Nous reviendrons ! ».
                10 avril 2011 - Les étudiants contre l’apartheid israélien - Université Carleton
Carleton - Traduction : JPP
Lien
Carleton - Traduction : JPP
Lien
 
 
