mardi 22 mars 2011

Les témoignages des prisonniers palestiniens choquent la Conférence de Genève

publié le lundi 21 mars 2011
Middle East Monitor
 
Plus de 700 000 palestiniens ont été détenus en Israël depuis 1967, ce qui représente plus de 20% de la totalité de la population qui vit sous occupation israélienne. Cette statistique fait partie des statistiques et des témoignages choquants qui ont été présentés à la Première Conférence International sur les droits des prisonniers et des détenus palestiniens qui s’est tenue à Genève les 11 et 12 mars.
Un panel de conférenciers, qui comprenait des parlementaires suisses, grecs et britanniques, a mis en lumière les violations des droits de l’homme dont se rend coupable Israël dans les territoires occupés de Palestine ainsi qu’à l’intérieur d’Israël. Un des organisateurs de la conférence, Muhammad Hamdan, a dit qu’il était tout à fait approprié qu’on parle du calvaire des femmes palestiniennes incarcérées dans les prisons israéliennes à l’occasion du centième anniversaire de la Journée Internationale de la Femme. Beaucoup de Palestiniennes, a ajouté Dima karam, sont forcées de donner naissance à leur enfants en prison attachées à leur lit ; on les renvoie dans leurs cellules avec leur bébé presque immédiatement.
Un des témoignages les plus bouleversants qui a fait monter les larmes aux yeux des participants a été donné par une adolescente de 14 ans, Sarah, dont le père a été jeté en prison par Israël quelques semaines avant sa naissance. "Combien de temps les enfants comme moi doivent-ils vivre comme des orphelins ? " a-t-elle demandé. "Combien de temps devrons-nous tous vivre derrière les barreaux de l’occupation ?"
Le membre du parlement britannique, Jeremy Corbyn a dit aux participants que le traitement des prisonniers palestiniens est "symptomatique de l’occupation israélienne et de son traitement de tous les Palestiniens". Il a demandé à toutes les personnes présentes de s’intéresser au cas de prisonniers individuels -il y en a 7000 détenus en Israël- pour attirer l’attention sur les violations aux droits de l’homme commises contre eux. Quelques intervenants ont fait remarquer que le monde entier avait entendu parler du soldat Gilad Shalit qui avait été capturé pendant qu’il combattait contre le peuple de Gaza mais que très peu de gens pouvaient nommer un seul prisonnier palestinien, même parmi ceux qui étaient détenus sans chef d’accusation.
Quand il a été question des actions à entreprendre, Carlo Summaruga, du parti socialiste suisse, a demandé à l’UE de renoncer à l’accord de commerce préférentiel avec Israël tant que l’état sioniste ne respecterait pas le droit et les conventions internationales. Il apparaît en effet qu’Israël soit un membre de l’Union Européenne à part entière auquel il ne manque que le nom de membre, en dépit de ses terribles violations des droits de l’homme.
Les conditions brutales d’emprisonnement et la torture que subissent les prisonniers hommes ne sont pas épargnées aux femmes prisonnières. Une prisonnière par exemple, a été pendue par les mainsau plafond de sa "petite cellule froide" alors même qu’elle souffre du syndrome de Reynard, d’asthme, d’ulcères à l’estomac et d’hyper tension. Une autre prisonnière a été jetée en cellule d’isolement pour avoir osé parler à son mari qu’elle n’avait pas vu depuis sept ans, quand ils se sont tous les deux retrouvés sur les bancs d’une Cour militaire.
La première session de la conférence a été tenue dans les locaux des Nations Unies à Genève. Les organisateurs et les participants ont exprimé leur détermination de faire en sorte que des actions concrètes sortent de ces intenses discussions.
publié en français par le Grand Soir
traduction : D. Muselet