mercredi 16 mars 2011

Le premier ministre Turc Erdogan passe outre l’interdiction de photographier l’entité sioniste

lundi 14 mars 2011 - 09h:59
Mounadil al Djazaïri
2013 sera l’année du lancement du 1er satellite d’observation militaire de l’armée turque. Baptisé Göktürk, ce satellite est construit par des firmes italienne et française (Finmeccanica et Thales) qui assurent la maîtrise de l’ouvrage en partenariat avec des entreprises turques.
(JPG) Outre le fait que Göktürk sera le premier satellite d’observation militaire de la Turquie, sa grande particularité d’être le premier contrat à l’export pour un satellite doté d’une optique de très haute résolution.
Selon Jane’s Defence Weekly, Göktürk donnera des images d’objets de 0,8 mètre de diamètre. Actuellement, 2 mètres de diamètre est la plus haute résolution disponible quand il s’agit d’images d’Israël, grâce surtout à une législation des États-Unis qui remonte aux années 1990.
Si vous avez besoin d’un décodeur, c’est pourtant simple : les satellites d’observation à haute résolution sont relativement répandus, du moins dans les pays ayant certaines capacités techniques. Pourtant ces pays n’échangent et ne publient pas d’images en très haute résolution de l’État sioniste en vertu d’une loi des États-Unis qui l’interdit tout simplement.
Mais les lois des États-Unis ne s’appliquent qu’aux États-Unis ?
Oui, sauf si votre satellite d’observation comporte ne serait-ce qu’un boulon fabriqué aux États-Unis ou sous licence des États-Unis. A ce moment, vous avez vite fait d’être justiciable auprès des tribunaux de ce pays.
Mais il y a mieux que la loi, peut-on lire dans Haaretz, un journal de l’entité sioniste :
« Nous essayons de nous assurer que nous ne sommes pas photographiés en très haute résolution, et la plupart [des pays] satisfont à notre demande, » a déclaré un haut responsable de la défense israélienne. « Devrions-nous faire cette requête auprès des Turcs ? Il n’y a personne avec qui parler. »
Ce qui veut dire que les autorités sionistes ont fait la démarche, en vain, et en dit long aussi sur l’état des relations Ankara/Tel Aviv. Vous aurez noté au passage que beaucoup de pays semblent capables de s’obliger devant les demandes sionistes. On croit rêver ! (en réalité c’est un cauchemar).
De fait, les autorités turques ne se sont pas engagées à ne pas prendre et/ou à ne pas vendre des photos de l’entité sioniste en très haute résolution.
Le gouvernement turc a réagi ainsi aux prétentions sionistes par la voix du premier ministre Erdogan :
« Nous allons envoyer notre satellite Göktürk dans l’espace en 2010. Cela dérange certains. Ils disent : la Turquie va nous observer depuis l’espace à l’avenir. Vous nous observez depuis de nombreuses années, des dizaines d’années, » a déclaré Erdogan aux membres de la jeunesse de du parti AKP au pouvoir, sans mentionner l’ex-allié israélien.
Erdogan confirme ainsi que l’armée turque ne se gênera pas pour faire ce qu’elle veut avec son matériel d’observation. D’autant que l’objectif affiché du gouvernement turc est de ne plus dépendre des capacités d’observation de l’armée des États-Unis.
11 mars 2011 - Mounadil
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