jeudi 13 janvier 2011

Pas de paix sans confiance

Le président Moubarak a reçu, jeudi 6 janvier, dans la station balnéaire de Charm Al-Cheikh, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Au centre des entretiens : le processus de paix et le réseau d’espionnage démantelé au Caire.
Deux sujets étaient au centre des entretiens jeudi 6 janvier, à Charm Al-Cheikh, entre le président Moubarak et le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. D’abord, le processus de paix. Tandis qu’il a été question des moyens de relancer les pourparlers entre Palestiniens et Israéliens, le chef de l’Etat a demandé à Netanyahu de reconsidérer sa politique et de prendre des mesures concrètes pour établir une confiance durable avec l’Autorité palestinienne, première condition à la reprise des négociations. Hosni Moubarak a par là même réaffirmé qu’Israël était toujours responsable de l’impasse des négociations avec les Palestiniens. La visite du premier ministre israélien est intervenue alors qu’Israël multiplie les menaces contre le Hamas. Le président Moubarak a déclaré que Le Caire s’opposait à une nouvelle agression contre les habitants de Gaza et a averti que les menaces d’Israël contre le Hamas peuvent également êtres préjudiciables au processus de paix et à la stabilité régionale. « Israël doit revoir sa position ainsi que sa politique et s’engager dans un processus concret pour aboutir à un règlement final et non pas temporaire ou par étapes qui mettra fin à l’occupation et instaurera un Etat palestinien indépendant », déclare Soliman Awad, porte-parole de la présidence de la République. Le Caire attribue le blocage des pourparlers à la poursuite par Israël de sa politique de colonisation. Les pourparlers directs entre Benyamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbass ont capoté le mois dernier en raison du refus d’Israël de proroger un gel provisoire de la colonisation juive, pourtant décrété à l’instigation des Etats-Unis pour relancer le dialogue direct entre les deux parties. Mahmoud Abbass a réaffirmé à maintes reprises qu’il était hors de question pour les Palestiniens de reprendre un dialogue direct avec Israël sans un nouveau gel de la colonisation dans les territoires occupés, Jérusalem-Est compris. Netanyahu a informé le président Moubarak des progrès réalisés dans la construction de la clôture à la frontière entre les deux pays. Le Caire a expliqué que la clôture permettra d’empêcher les migrants africains illégaux de se rendre en Israël.
Une faveur faite à Israël avec, comme objectif caché, l’arrêt des exportations illégales de l’Egypte vers Gaza par le biais des tunnels. Cette barrière électronique comprendra notamment un mur de fer enterré et considéré infranchissable.
La visite du premier ministre israélien est intervenue également quelques semaines après une affaire d’espionnage qui a entraîné une tension au niveau des relations entre Le Caire et Tel-Aviv. A cette occasion, des responsables égyptiens ont accusé Israël de mettre en danger les intérêts supérieurs de l’Egypte. Le Tribunal de la Sûreté d’Etat a en effet annoncé avoir démantelé un réseau d’espionnage israélien en Egypte, constitué d’un homme d’affaires égyptien et de deux officiers de renseignements israéliens. Bien qu’Israël ait récusé ces accusations par l’intermédiaire de son vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, Moubarak a demandé des explications sur cette affaire à Benyamin Netanyahu. En effet, selon des responsables égyptiens, ce réseau a tenté d’engager des citoyens égyptiens, syriens et libanais afin de travailler pour le compte du Mossad en vue de porter atteinte à la sécurité nationale d’Egypte .
Chérif Ahmed