vendredi 21 janvier 2011

La PFUUPE soutient l’appel palestinien pour une campagne BDS

vendredi 21 janvier 2011 - 07h:47
PFUUPE - PACBI
Fédération palestinienne des syndicats de professeurs et employés universitaires (PFUUPE) :
Prise de position [Concernant les relations de l’université de Johannesburg avec l’université Ben Gourion]
Palestine occupée, 19 janvier 2011
(JPG) La Fédération palestinienne des syndicats de professeurs et employés universitaires (PFUUPE) souhaite réitérer sa ferme opposition à toute relation bilatérale ou multilatérale entre les institutions universitaires palestiniennes et israéliennes.
Concernant la décision du Sénat de l’université de Johannesburg en septembre 2010 de reconsidérer le protocole d’accord de l’université avec l’université Ben Gourion, et particulièrement concernant la condition d’un partenariat avec une université palestinienne, le PFUUPE, représentant les universitaires palestiniens dans virtuellement toutes les universités palestiniennes de Cisjordanie et de la bande de Gaza occupées, se situe fermement derrière la position du Conseil palestinien pour l’Éducation supérieure (CHE.) qui rejette la coopération avec les universités israéliennes. Le CHE, représentant toutes les institutions d’éducation supérieure et le ministère de l’Éducation et de l’Éducation supérieure (MoEHE), a rejeté, depuis le début des années 1990, toute forme de coopération d’institutions palestiniennes d’éducation supérieure avec les institutions académiques israéliennes jusqu’à la fin de l’occupation israélienne (1). Cette position a été répétée particulièrement en référence au Protocole d’accord entre les universités Ben Gourion et de Johannesburg au cours d’un de ses meetings en octobre 2010. Les membres du CHE ont réaffirmé leur rejet de toute forme de coopération avec les universités israéliennes, directe ou via des parties tierces.
Le PFUUPE approuve pleinement l’appel de la société civile palestinienne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) contre Israël jusqu’à ce qu’il remplisse ses obligations selon la loi internationale (2) et, en tant que partie membre, l’appel par la Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI). (3). Dans le cadre de cette forme non violente de résistance à l’occupation et à la dépossession des Palestiniens, le boycott doit être appliqué aux institutions israéliennes, comprenant toutes les universités qui sont complices des violations par l’État de la loi internationale et des droits humains, jusqu’à ce qu’elles mettent fin à leur collusion directe et indirecte avec la politique coloniale et apartheid de l’État (4).
Il est maintenant largement admis et bien documenté que les institutions académiques israéliennes sont profondément insérées dans le système d’oppression et de domination pratiqué par l’État israélien. Les universités israéliennes et les institutions de recherche coopèrent étroitement avec l’establishment militaro-sécuritaire par les activités de recherche et d’enseignement. Elles ne se sont jamais dissociées - et encore moins n’ont condamné - le régime d’occupation, malgré plus de quatre décennies d’étranglement systématique de l’éducation palestinienne, même quand l’occupant israélien a fermé pour de longues durées les universités et les écoles palestiniennes - atteignant quatre ans dans le cas de l’université de Bir Zeit. Les universités israéliennes n’ont jamais condamné non plus le système enraciné et institutionnalisé de discrimination contre les citoyens palestiniens d’Israël au sein du régime, de la société et même du monde académique.
Comme ce fut le cas dans la lutte contre l’Apartheid sud-africain, et au vu de l’oppression multiforme qu’Israël exerce contre le peuple palestinien, nous croyons que la forme la plus efficace de solidarité avec les universitaires et les institutions palestiniennes d’éducation supérieure est l’action civile directe destinée à mettre fin à l’occupation israélienne et au régime d’apartheid en Palestine. Isoler Israël dans la scène internationale par diverses formes de boycott et de sanctions, le forçant ainsi à obéir au droit international et au respect des droits palestiniens, voila une des stratégies les plus importantes et les plus moralement censées ouvertes au monde académique international. Comme première étape urgente, PFUUPE attend et presse les institutions académiques internationales à cesser, pour le moins, toute coopération avec les institutions israéliennes complices.
Si bien que nous saluons le corps professoral de l’université de Johannesburg qui a remis en cause la relation actuelle avec l’université Ben Gourion. Nous saluons aussi les plus de 250 universitaires sud-africains qui ont signé une pétition appelant à rompre les liens avec les universités israéliennes (5), et nous apprécions particulièrement la stature morale de l’archevêque Desmond Tutu qui a écrit : « Les institutions sud-africaines sont dans l’obligation de reconsidérer les relations forgées à l’époque de l’Apartheid avec d’autres institutions qui ont fermé les yeux à l’oppression raciale au nom de la "pure érudition" ou du "travail scientifique". Cela ne peut jamais être business as usual. » (6).
Finalement, au nom des universitaires palestiniens, nous pressons nos collègues sud-africains à soutenir notre lutte pour la justice et la paix en coupant les liens avec les universités israéliennes jusqu’à ce qu’Israël remplisse ses obligations selon le droit international.
Nous espérons que les Sud-africains, en particulier, peuvent juger de l’urgence de satisfaire cette obligation morale pour terminer l’injustice et parvenir à la liberté et à l’égalité pour tous.
Dr. Amjad Barham
Président de la Fédération palestinienne des syndicats de professeurs et employés universitaires
Références
[1] Le Conseil palestinien pour l’éducation supérieure, composé des présidents des universités palestiniennes et des représentants de la communauté a, depuis les années 1990, adhéré à sa position de principe du rejet « de la coopération scientifique et technique entre universités palestiniennes et israéliennes » jusqu’à ce qu’Israël termine son occupation.
Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël : PACBI - traduction : BDS France
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