vendredi 21 janvier 2011

Flottille: la commission israélienne va publier son premier rapport dimanche

(AFP)
JERUSALEM — La commission d'enquête israélienne chargée d'examiner les aspects juridiques de l'assaut sanglant contre une flottille humanitaire au large de Gaza en mai 2010 va rendre public dimanche son rapport préliminaire, a-t-on appris jeudi de source officielle.
"La commission va publier dimanche la première partie de son rapport portant notamment sur la légalité du blocus maritime autour de la bande de Gaza, ainsi que sur les actions menées par l'armée israélienne et les passagers", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la commission, Ofer Lefter.
La commission, présidée par l'ancien juge Yaakov Tirkel, a été établie en juillet par le gouvernement pour faire la lumière sur la légalité de l'arraisonnement, le 31 mai à l'aube, du ferry turc Mavi Marmara par un commando de marine israélien dans les eaux internationales.
Le commando israélien avait arraisonné une flottille internationale pro-palestinienne de six navires qui tentaient de briser le blocus de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas. Neuf Turcs ont été tués dans l'assaut qui a provoqué une dégradation des relations israélo-turques et soulevé une vague de réprobation internationale.
La commission Tirkel a auditionné ces derniers mois le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak et le chef d'état-major, le général Gaby Ashkenazi. Aucun soldat ou officier ayant participé à l'opération n'a en revanche été autorisé à comparaître.
"Le rapport de la commission Tirkel va être présenté au Premier ministre Benjamin Netanyahu puis sera transmis à l'ONU", a précisé le porte-parole.
"Dans cette première partie, le rapport va notamment traiter de la conformité des actions prises par Israël pour imposer le blocus naval lors de l'incident du 31 mai au regard du droit international et examiner les actions des organisateurs et des participants à cette flottille ainsi que leur identité", a ajouté M. Lefter.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a constitué de son côté un panel de quatre membres, dont un représentant turc et un autre israélien, chargés d'enquêter sur le raid meurtrier.
Selon la version des autorités israéliennes, les soldats ont fait usage de leurs armes après avoir été attaqués notamment à coups de couteau par des militants pro-palestiniens qui se trouvaient à bord du Mavi Marmara.
Les passagers affirment pour leur part que les commandos de marine ont ouvert le feu aussitôt après leur hélitreuillage sur le pont du ferry.
A l'issue d'une enquête interne, l'armée israélienne a reconnu le 12 juillet dernier des "erreurs" lors de la planification et l'exécution du raid meurtrier, mais elle a justifié le recours à la force.
Pour sa part, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU siégeant à Genève avait avalisé un rapport publié le 22 septembre concluant à l'existence de "preuves claires" pour "appuyer des poursuites" contre Israël pour "homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves".