dimanche 2 janvier 2011

A Bil’in, l’armée israélienne assassine une manifestante

Publié le 1er-01-2011

Jawahir Abu Rahmah, 36 ans, qui participait à la manifestation de protestation contre le vol des terres palestiniennes à Bil’in (village situé au nord de Ramallah, en Cisjordanie occupée), est morte de ses blessures, dans la nuit de vendredi à samedi, suite à des tirs de gaz toxiques de l’armée israélienne.
Les manifestations de Bil’in, non armées et non violentes, ont un but précis : exiger l’application du droit, non seulement le droit international puisque le mur d’annexion israélien a été clairement condamné par la Cour Internationale de Justice dès 2004, mais aussi le droit israélien. La Cour Suprême Israélienne en effet admis, il y a trois ans, que la saisie de 2.300 dunums (230 hectares) des terres des villageois de Bil’in était illégale, et a ordonné la restitution de 800 d’entre eux.
Sans le moindre effet : malgré l’arrêt de la plus haute juridiction israélienne, l’armée n’a pas déplacé un mètre de clôture, et continue d’attaquer les paysans palestiniens qui tentent d’exploiter leurs oliveraies du côté « palestinien » (autrement dit, non encore volé) de la barrière.
Les militants internationaux, notamment ceux de la délégation conduite par CAPJPO-EuroPalestine ont eu un avant-goût de la sauvagerie coloniale, le dimanche 26 décembre à Bil’in, lorsqu’ils ont été aspergés de gaz lacrymogènes (non mortels) en accompagnant les villageois planter des pousses d’oliviers côté « palestinien » du mur.
Mais hier, alors que le gros des manifestants étaient des Palestiniens, l’armée d’occupation a tiré directement, à tir tendu, et avec des cartouches de gaz contenant des substances phosphoreuses, qui ont touché Mme Abu Rahmah.
Celle-ci a été transportée dans un hôpital de Ramallah, où les médecins n’ont pu la ranimer. Jawahir Abu Rahmah était la sœur d’un autre martyr du village de Bil’in, Bassem Abu Rahmah, lui aussi assassiné, en avril 2009, par un tir tendu de grenade lacrymogène en pleine poitrine. Un troisième membre de la fratrie, Ashraf Abu Rahmah, avait été sérieusement blessé, il y a trois ans, dans les mêmes conditions.
Saluant la mémoire de ce nouveau martyr, les habitants de Bil’in et leur comité de défense confirment leur volonté de poursuivre la résistance, et appellent à la solidarité internationale. Parmi les premiers à y répondre, le militant anti-colonialiste israélien Jonathan Pollak, qui s’apprête à effectuer une peine de trois mois de prison, pour avoir participé à une manifestation dite « illégale » de protestation, à Tel-Aviv, contre le blocus de Gaza.
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