vendredi 29 janvier 2010

Hariri : Moubarak m’a assuré de sa solidarité avec le Liban face aux menaces israéliennes

29/01/2010

Le Premier ministre Saad Hariri et son épouse Lara, hier au Caire. Photo Dalati et Nohra, AFP
Le Premier ministre Saad Hariri et son épouse Lara, hier au Caire. Photo Dalati et Nohra, AFP
Au second jour de sa visite au Caire, le Premier ministre Saad Hariri a rencontré le président égyptien Hosni Moubarak. Hariri est arrivé à midi au palais présidentiel au Caire, accompagné de son épouse Lara. Il a été aussitôt accueilli par le président Moubarak et l'entretien entre les deux hommes a duré une heure. Pendant ce temps, Lara Hariri était reçue par la Première dame d'Égypte, Mme Suzanne Moubarak. Un déjeuner a suivi ces deux entretiens, donné par le président égyptien en l'honneur de ses hôtes libanais. Le fils du président, Gamal, et son épouse Khadigea étaient aussi présents au déjeuner.
Dans une déclaration aux journalistes, le Premier ministre libanais a rendu hommage au président égyptien qui, a-t-il déclaré, ne rate pas une occasion pour exprimer son attachement au Liban. Hariri a encore déclaré que Hosni Moubarak est un symbole de « la sagesse arabe » et grâce à sa présidence de l'Égypte, il constitue une pièce maîtresse de la solidarité arabe.
Le Premier ministre a encore expliqué que l'entretien avec Moubarak a porté sur les relations bilatérales et sur les moyens de les renforcer ainsi que sur la situation régionale et sur « les défis qui attendent actuellement le monde arabe ». Hariri a précisé avoir informé le président égyptien des menaces israéliennes et « comme d'habitude, le président égyptien, a-t-il affirmé, a exprimé sa solidarité avec le Liban et son refus de toutes les menaces adressées au gouvernement, au peuple et à la terre libanais ».
Hariri a encore rapporté l'insistance du président égyptien à renforcer les liens de son pays avec le Liban, notamment sur le plan économique. Il a conclu son introduction en déclarant que l'Égypte a « un grand cœur qui peut contenir tous les Arabes ».
Hariri a ensuite répondu aux questions des journalistes, affirmant que le Liban prend au sérieux les menaces israéliennes et considère qu'elles sont adressées au gouvernement en premier lieu, non à une partie ou à une région.
Au sujet des manifestations qui ont eu lieu récemment devant l'ambassade d'Égypte à Beyrouth, Hariri a affirmé que le Liban est un pays démocratique et les citoyens ont le droit de s'exprimer. « Mais ils n'ont pas le droit de mettre en danger la sécurité interne, a-t-il précisé. Le gouvernement a donc fait son devoir en assurant la sécurité de l'ambassade et celle de la manifestation. Si des citoyens mettent en danger l'ambassade de n'importe quel pays, surtout celle de l'Égypte qui s'est toujours tenue aux côtés du Liban, nous réagirons avec fermeté. »
Au sujet de la solidarité arabe au prochain sommet qui doit se tenir en Libye, Hariri a affirmé qu'en ce qui concerne le Liban, la solidarité arabe face aux menaces israéliennes ne posera aucun problème. « Pour le reste, a-t-il ajouté, des réconciliations interarabes ont déjà eu lieu et il y en aura probablement d'autres qui unifieront les Arabes face aux menaces israéliennes et régionales. »
Le Premier ministre a encore affirmé avoir évoqué avec le président égyptien les préparatifs français en vue de l'organisation d'une conférence de paix pour le Moyen-Orient, rappelant qu'Israël déclare vouloir la paix, mais multiplie les menaces de guerre. Il a toutefois refusé de préciser si par d'autres réconciliations arabes, il faisait allusion à celle qui devrait avoir lieu entre la Syrie et l'Égypte.
Interrogé sur les récentes déclarations d'Abou Moussa, Hariri a insisté sur le fait que les armes palestiniennes hors des camps doivent être placées sous le contrôle de l'État, rappelant que ce point a fait l'objet d'une décision prise dans le cadre de la table de dialogue.
Au sujet de « la cellule du Hezbollah » actuellement jugée en Égypte, Hariri a déclaré que cette affaire concerne la justice égyptienne et le Liban ne peut pas intervenir dans le cadre de cette justice.
À la question de savoir s'il y a une possibilité qu'Israël ait provoqué le crash de l'aviation d'Ethiopian Airlines, car une délégation du Hezbollah devait en principe se trouver à son bord, Hariri a répondu : « Nous avons entendu parler de ces prétendus complots. Il faudra attendre de retrouver les boîtes noires pour savoir ce qui s'est réellement passé. Mais pour l'instant, le plus triste est qu'un avion ayant 90 personnes à son bord est tombé dans la mer... »
Hariri a encore insisté sur le fait que le climat arabe est actuellement nettement plus favorable que celui qui prévalait il y a un an ou deux. Il a assuré que le Liban participera au sommet qui se tiendra en Libye.
Notons que le Premier ministre et la délégation qui l'accompagnait sont rentrés hier soir, à 18h15, à Beyrouth.