vendredi 29 janvier 2010

Mitchell dans la région

publié le jeudi 28 janvier 2010
Massoud Al-Hénawy

 
OPINION : Je ne pense pas que la tournée dans la région que l’émissaire spécial des Etats-Unis au Proche-Orient, George Mitchell, effectue réalisera des résultats satisfaisants aptes à réanimer le processus de paix entre les Palestiniens et les Israéliens.
Israël poursuit son intransigeance et son arrogance bien qu’il prétende aspirer à la paix. Le dernier rapport promulgué par Amnesty International réclame à Israël de lever immédiatement le blocus imposé sur Gaza, assurant qu’il applique ainsi des sanctions collectives contre les habitants, ce qui constitue une violation claire du droit international. Et comme d’habitude, Israël a refusé les accusations qui lui sont attribuées par le rapport et prétend que le Hamas est l’unique responsable des conditions détériorées que vivent les habitants. Et dans ce contexte, Washington semble dans la confusion et incapable de trancher quoi que ce soit ou de trouver une issue permettant de rompre l’inertie du processus de paix. Cependant, Washington envoie son émissaire spécial sans qu’il n’apporte avec lui un projet américain ni même une vision déterminée du processus de paix. Mitchell n’apporte même pas avec lui des réponses aux propositions arabes ou aux interrogations palestiniennes. Il vient donc sans décisions obligatoires capables de réaliser une envergure sur la voie de la paix.
Du côté palestinien aussi, la situation reste la même : encore plus de division et de démantèlement entre le Hamas et le Fatah à cause des intérêts particuliers et les commandements échouent à sauver le peuple ou à réaliser un progrès sur la voie de la paix.
Que peut faire Mitchell sur cette mer de sable mouvant ? L’Egypte a annoncé la nécessité de la présence de principes, objectifs et règles justes sur lesquels on peut compter pour reprendre le processus de paix. A mon avis, le plus important de ces principes est la nécessité de stopper immédiatement la colonisation et de lever le blocus imposé aux habitants de Gaza soumis autant à l’arrogance d’Israël que du Hamas.
La situation a besoin d’une large coopération de la part de tous et surtout de bonnes intentions. Et si l’administration d’Obama veut réaliser un grand acquis dans la région, elle doit adopter une position américaine forte, claire et juste.
Si ces principes ne sont pas réalisés, la tournée de Mitchell restera inutile. Et la situation restera telle quelle même si des dizaines de conférences et de tournées sont effectuées par de grands responsables. Il suffit de se rappeler les tentatives précédantes faites par les ex-présidents américains, Georges Bush et Bill Clinton.