samedi 2 octobre 2010

Les « garanties d’Obama » suscitent la moquerie des citoyens de Cisjordanie

[ 01/10/2010 - 12:20 ]
Naplouse – CPI
La lettre contenant les « garanties américaines » envoyée avec le Président américain Barak Obama au premier ministre de l’occupation Netanyahu, concernant l’extension du gel de la colonisation deux mois de plus, a suscité la moquerie des citoyens de Cisjordanie occupée qui l’ont considérée comme une preuve supplémentaire de l’absurdité de l’assurance américaine au sujet du processus du compromis.
Selon le journal sioniste Maariv, les « garanties » incluent le fait que l’administration américaine fournissent des armes sophistiquées à l’entité sioniste, et déjouer toute tentative du groupe arabe de soumettre la question palestinienne au Conseil de sécurité pendant un an.
Une perte de temps
Cet engagement empêche également le côté palestinien de poser la question de la colonisation comme condition préalable aux négociations, et sera abordée pendant les pourparlers comme le reste des sujets : les frontières, al-Qods, l’eau, les réfugiés, maintenir la Vallée du Jourdain et les blocs de colonies sous souveraineté sioniste, quelque soit l’accord final.
Le citoyen Ratib Khalidi pense que les garanties d’Obama sont pires que la lettre de garanties de Bush à Sharon dans la feuille de route. Elles confirment que la voie du compromis est une perte de temps, et n’est qu’un moyen lisse de contrôler les terres de Cisjordanie et de liquider la question palestinienne.
Il a ajouté que les gens prennent en dérision ces négociations inutiles, et que si un vrai sondage d’opinion était réalisé dans la rue, on constaterait que personne n’est optimiste quant à la réussite de ces négociations, y compris ceux qui défendent l’équipe du compromis.
40% de la Cisjordanie
De son côté, la militante syndicaliste, Dima Salah al-Din, a assuré que cette lettre des « garanties américaines » à Netanyahu ne laisse plus rien à négocier. Alors il n’y a plus de raison pour l’équipe du compromis de continuer les négociations, sauf s’ils ont donné leur approbation tacite au contenu de ces garanties.
Elle a ajouté qu’elle a entendu personnellement et plus d’une fois des hauts fonctionnaires de l’autorité de Ramallah déclarer que les Palestiniens doivent accepter un Etat palestinien avec 40% de la Cisjordanie car c’est tout ce qui leur reste.
Walid Nasir al-Din, étudiant à l’université, considère que l’équipe du compromis court derrière une solution économique, pas plus. Les questions ne sont évaluées qu’avec l’argent. C’est pour cela que l’homme de la rue ne compte pas sur eux pour prendre des décisions fermes, à tel point que j’ai remarqué que les citoyens prennent en dérision ces négociations, et tout le monde pense qu’elles sont vouées à l’échec.
Il a ajouté que par le passé il existait une division parmi les Palestiniens concernant les négociations. Une partie les défendait et croyait qu’elles conduiraient à la création d’un Etat palestinien. Mais ce qui est frappant dans ces négociations, est l’existence d’un consensus évident sur l’échec de ces négociations avant même qu’elles ne commencent. 
Des excuses historiques
La citoyenne Soujoud Maliki a demandé à Mahmoud Abbas et à l’équipe du compromis de présenter des excuses historiques pour ce qu’ils ont infligé au peuple palestinien et à sa cause pour les dommages matériels et moraux, et que l’autorité s’empresse d’expier ce péché.
Elle a ajouté : « Je ne comprends pas le paradoxe de la discussion sur le gel partiel de la colonisation comme condition aux négociations, alors que la collaboration sécuritaire est maintenue comme une affaire distincte et continuelle dans tous les cas ».
Elle a affirmé que l’arrêt de la collaboration sécuritaire est une question plus douloureuse que ces décisions esthétiques qui ne s’appliquent pas sur le terrain car la colonisation ne se développe que grâce au calme imposé par la coordination sécuritaire pour freiner la résistance et avorter ses attaques. 
Elle considère que les garanties d’Obama à Netanyahu montrent l’erreur de ceux qui s’attendent à un changement positif au bénéfice de la cause palestinienne après l’élection d’Obama, et de ceux qui font toujours de mauvais calculs.