samedi 4 septembre 2010

Lecture libanaise des pourparlers directs: les USA sont sérieux, Abbas va plier

03/09/2010  
Les Libanais plus que quiconque sont concernés par les négociations directes entamées à Washington entre l’entité sioniste et l’Autorité palestinienne. Non seulement parce qu’ils accueillent sur leur sol une grande communauté de réfugiés palestiniens dont ils sont unanimes à refuser leur implantation,  mais aussi parce que la définition de la nature du conflit et son règlement font l’objet d’une division entre eux-mêmes.
Directement après le lancement de ces pourparlers, certaines voix émanant des forces du 14 mars, se sont empressées d’exprimer leur soutien. Alors que d’autres se sont élevées pour crier à la liquidation gratuite de la cause palestinienne. 
Pour sa part, l’ancien ministre libanais, Karim Bakradouni, estime que le lancement des négociations directes entre l’entité sioniste et l’Autorité palestinienne est le fruit d’une volonté sérieuse de la part de l’administration américaine, qui aspire réellement à mettre fin au conflit arabo-israélien. Quitte à passer ultérieurement à la phase suivante qui impliquera la Syrie et le Liban.
Prévoyant un entêtement des Israéliens attachés à trois conditions : la judaïsation de Jérusalem-Quds, les colonies érigées dans les territoires de 1967, et le refus du retour des réfugiés aux territoires de 1948, Bakradouni s’attend à ce que Mahmoud Abbas finisse par plier aux exigences israéliennes.  
Mais «  il va alors sombrer dans les aléas d’une guerre interne, car il (Netanyahou, ndlr) va tout lui prendre sans rien lui donner » prédit l’ancien chef du parti des Kataëb, (les Phalanges).
Bakradouni estime que les Libanais sont directement concernés par le statut de Quds, qui revient selon ses termes «  aux Musulmans et aux Chrétiens », ainsi que par la question du retour des réfugiés, en raison de la présence d’une importante communauté de réfugiés palestiniens.
Raison pour laquelle il condamne les positions de soutien aux négociations exprimées par certaines parties libanaises, (dont la coalition des forces de 14 mars) et qui selon lui encouragent la politique de colonisation israélienne illustrant le rejet du droit de retour et la judaïsation de Quds.
Par ailleurs, un fin connaisseur des coulisses américaines, l’ancien ambassadeur du Liban à Washington, Abdallah Bou Habib, est de l’avis de Bakradouni sur l’assiduité hors norme de l’administration américaine chez laquelle il perçoit un changement de comportement.
« Cette question constitue une affaire essentielle dans l’agenda d’Obama, car il considère la paix au Proche Orient comme étant un intérêt direct pour elle » juge Bou Habib. Lequel a également constaté aussi que l’administration américaine ne se contentera pas de patronner les pourparlers, mais va suggérer des idées pour pallier aux différents, et a déjà créé un terrain propice pour favoriser leur succès.  
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