dimanche 26 septembre 2010

Le dialogue israélo-palestinien suspendu au gel des colonies

26/09/2010
Les efforts se poursuivaient samedi pour tenter d'arracher un compromis entre Israéliens et Palestiniens, à quelques heures de la fin du gel de la colonisation juive en Cisjordanie qui pourrait briser le fragile dialogue de paix récemment relancé.
"Nous faisons tout notre possible pour que les parties continuent les discussions directes", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, dans un message sur son compte Twitter.
Faute d'extension du moratoire sur la colonisation, qui expire dimanche à minuit, les Palestiniens ont menacé de quitter les négociations de paix, qui n'ont pourtant repris que le 2 septembre à Washington sous les auspices du président américain.
M. Abbas, qui s'est exprimé à la mi-journée à la tribune de l'ONU, a déclaré qu'Israël devait "choisir entre la paix et la poursuite de la colonisation" et dénoncé la "mentalité d'expansion et de domination" de l'État hébreu, tout en affirmant: "nos mains blessées sont encore capables de tendre une branche d'olivier", symbole de paix.
Le président de l'Autorité palestinienne rencontrait samedi après-midi l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, dans un hôtel proche des Nations unies, selon M. Crowley et le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina. "Nous restons aussi en contact avec les Israéliens", a ajouté M. Crowley.
En revanche, il n'y aura probablement pas de rencontre entre M. Abbas et la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton.
Par ailleurs, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, un modéré au sein du gouvernement de droite, et Yitzhak Molcho, l'homme de confiance de M. Netanyahu dans les négociations de paix, étaient également à New York pour participer aux efforts en vue d'un arrangement, selon la radio israélienne.
Afin de sauver les négociations, la communauté internationale -le président Barack Obama en tête a expressément demandé à M. Netanyahu de prolonger le moratoire sur la construction dans les implantations juives de Cisjordanie.
Parallèlement, les Américains ont pressé les Palestiniens de "ne pas utiliser la menace de quitter" les négociations.
Washington a proposé une prolongation de trois mois du moratoire, le temps de parvenir à une entente sur les frontières, formule que soutiennent les négociateurs palestiniens, selon des sources palestiniennes.
Israël, par la voix d'un haut responsable gouvernemental, s'est dit vendredi "disposé à parvenir à un compromis agréé par toutes les parties" tout en soulignant qu'"il ne saurait y avoir zéro construction" dans les colonies.
Soumis aux pressions des ultra nationalistes de sa coalition gouvernementale et du lobby des colons, M. Netanyahu a plus ou moins exclu de prolonger le moratoire au-delà de la date prévue.
La Ligue arabe a apporté son soutien au chef de l'Autorité palestinienne, affirmant que la prolongation du moratoire est "une obligation".
Quant aux colons juifs de Cisjordanie, ils ont vivement dénoncé l'appel du président Obama à une prolongation du moratoire, l'accusant "d'avoir cédé aux menaces des Palestiniens". Et ils ont promis que, dès dimanche à minuit, ils lanceraient une série d'appels d'offres pour une relance à grande échelle de la construction.
Annoncé le 25 novembre 2009 pour une durée de dix mois, le moratoire porte sur les implantations de Cisjordanie occupée, où vivent 300 000 colons israéliens mais pas sur les milliers de chantiers déjà engagés, ni sur la construction de bâtiments publics (écoles, synagogues, bains rituels etc.), ni sur Jérusalem-Est annexée.