mercredi 15 septembre 2010

Attendre 10 ans encore ?

Les négociations directes entre les Israéliens et les Palestiniens sous le parrainage américain durent depuis près de 20 ans suite au lancement de la Conférence de Madrid en 1991 et jusqu’à la Conférence de Washington à laquelle a appelé le président Obama en 2010. Les négociateurs, en répétant les mêmes discours sur les problèmes du règlement pacifique, en commençant par les mesures de l’établissement de la confiance jusqu’aux questions de la résolution finale, rejouent une pièce de théâtre ennuyeuse sans aucun changement sur le terrain. Cependant, Netanyahu veut que les nouveaux pourparlers commencent à zéro.
Il semble que l’objectif des négociations qui tournent dans un cercle vicieux est d’écarter l’attention des changements démographiques et géographiques qui ont déchiqueté la Cisjordanie en cantons dispersés, empêchant l’instauration d’un Etat palestinien possédant une unité géographique comme le stipulent toutes les références de la paix. Et voilà qu’on nous annonce que les négociations dureront un an, comme l’a revendiqué le président américain, mais que l’application nécessitera 10 ans. Ce afin de réaliser une paix permanente et solide qui assure la sécurité d’Israël. Partant, ceci signifie que l’objectif final est de tergiverser et de gagner du temps jusqu’à ce qu’il soit impossible de surmonter le fait accompli imposé par Israël sur le terrain.
La répétition de la comédie des négociations pour les négociations qui a dépassé toutes les bornes du raisonnable nous pousse à dire qu’il n’y a rien de nouveau. En effet, les longs rounds précédents de négociations ainsi que les ententes signées à Oslo, à Wye River, à Taba, au Caire, à Jérusalem et à Annapolis forment, comme l’a déclaré le président Moubarak, les caractères d’une solution possible dont l’application pratique ne nécessite que quelques semaines pour déclarer l’Etat palestinien, comme le précise le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad Aboul-Gheit, dans le cas des bonnes intentions et de la bonne volonté des Israéliens. Cependant, de nombreuses parties en doutent fort. Les Arabes ressentent donc que la tergiversation de l’Occident et d’Israël et le prolongement des négociations dans un long tunnel sans fin ont dépassé toutes les bornes. Il s’agit de la dernière chance, sinon la violence, le chaos, les meurtres et les destructions se répandront dans tout le Moyen-Orient car le désespoir placera les Palestiniens face à une impasse. Les Israéliens, qui se sont toujours opposés à un calendrier pour les négociations et l’exécution, doivent comprendre que le temps passe et que les peuples arabes commencent à perdre patience. Les dernières prétentions israéliennes que l’Iran possédera une bombe nucléaire dans un délai d’un an et qu’il faut ajourner le règlement du conflit palestino-israélien afin de prendre son temps pour affronter le danger de la bombe iranienne sont un grand mensonge, sur lequel les Américains se montrent réservés et que refusent les Arabes. 
Makram M. Ahmad