Le Premier ministre Benjamin Netanyahu doit comparaître ce matin devant  la commission d'enquête israélienne, chargée d'examiner les aspects  juridiques de l'assaut meurtrier de la flottille d'aide pour Gaza le 31  mai, a-t-on appris hier auprès de la commission. Son témoignage devrait  être en partie public et en partie à huis clos, selon un communiqué  officiel de la commission. Neuf Turcs avaient tués dans des  affrontements avec les commandos de marine israéliens lors de l'abordage  du ferry-boat Mavi Marmara, dans les eaux internationales, alors que le  navire tentait de forcer le blocus de Gaza. Présidée par le juge à la  retraite de la Cour suprême Yaakov Tirkel, la commission est  officiellement composée de cinq membres, tous israéliens. Deux  observateurs étrangers sans droit de vote lui ont été adjoints, lord  Trimble, ex-Premier ministre protestant d'Irlande du Nord, et Ken  Watkin, un ex-avocat général de l'armée canadienne. Son mandat est  limité. Il consiste à déterminer la validité, au regard du droit  international, du blocus maritime imposé par Israël à Gaza, et du raid  contre la flottille d'aide propalestinienne, ainsi que les actes des  participants et des organisateurs de l'expédition maritime. Le ministre  de la Défense, Ehud Barak, doit être entendu demain et le chef  d'état-major, Gaby Ashkenazi, mercredi. Il sera le seul militaire à  témoigner devant elle.
Hier, M. Netanyahu a affirmé faire confiance  au panel de quatre experts chargés par l'ONU d'enquêter sur le raid  israélien. Il a également confirmé la nomination de Joseph Ciechanover  comme représentant israélien au panel. Selon M. Netanyahu, ce panel  « doit recevoir les rapports des commissions (internes) israélienne et  turque et fournir des recommandations pour l'avenir ». Un communiqué du  secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a également annoncé  samedi la nomination de Ozdem Sanberk comme représentant turc au panel.  Ce panel sera présidé par l'ancien Premier ministre néo-zélandais  Geoffrey Palmer, secondé dans sa tâche par le président colombien  sortant Alvaro Uribe.
Par  ailleurs, le Mavi Marmara est arrivé samedi en Turquie, ont annoncé des  médias locaux. Des images diffusées par la chaîne d'informations NTV  ont montré le Mavi Marmara en train d'être remorqué dans le port  d'Iskenderun, sur la côte turque de la Méditerranée. Les autorités ont  imposé de strictes mesures de sécurité pour l'arrivée du bateau,  interdisant aux journalistes d'accéder au port, a rapporté l'agence de  presse Anatolie. Deux autres navires turcs arraisonnés lors du raid  israélien sont arrivés à Iskenderun vendredi. Le directeur du port  d'Iskenderun, Cumhur Ozturkler, a indiqué à Anatolie que ces navires  seraient d'abord inspectés par des responsables turcs avant qu'ils ne le  soient par une délégation de l'ONU.
De son côté, l'ONG turque IHH,  qui est à l'origine de la flottille d'aide pour Gaza, a menacé de  récidiver si l'État hébreu maintenait son blocus du territoire  palestinien. « Si le problème n'est pas résolu, de nombreuses flottilles  vogueront vers Gaza », a fait valoir Huseyin Oruc, membre du conseil de  l'IHH. Les autorités israéliennes ont fortement conseillé à la Turquie  de prévenir toute nouvelle tentative visant à briser le blocus.
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