vendredi 16 juillet 2010

Rapport israélien : le coût de l’occupation


Israel - 16-07-2010
Par Maan News 
Un nouveau rapport diffusé par un centre israélien d’information détaille la politique financière « des fusils avant le beurre », disant qu’elle a contribué à l’aggravation de la pauvreté en Israël. Le rapport du Centre Avda, qui surveille l’égalité et la justice sociale en Israël, reconnaît que les Palestiniens paient le prix le plus fort, soumis à la règle militaire israélienne, dans l’incapacité de se développer d’un point de vue économique, obligés de dépendre des donateurs, et vulnérables à la violence, aux arrestations, aux expulsions, aux humiliations dans leurs propres maisons, dans leurs rues et aux checkpoints.
Toutefois, le rapport indique que l’illusion des Israéliens qu’ils vivent dans un « pays normal » est due à un « épais rideau d’isolement basé sur la séparation physique et sur une présence militaire lourde dans les territoires palestiniens. »
Sur le plan économique, le rapport constate que le conflit avec les Palestiniens entrave les aspirations israéliennes à parvenir aux standards de vie dont jouissent les Européens et les Américains.
Avda rapporte que la guerre d’Israël sur Gaza, qui a commencé en décembre 2008, a coûté 5 milliards de shekels (environ 1,3 milliards de dollars). En outre, au lendemain de la guerre, le tourisme en Israël a considérablement diminué.
Le rapport souligne qu’Israël, un pays doté de sites touristiques innombrables, a attiré moins de touristes que ses voisins, la Jordanie, le Maroc ou l’Egypte.
Les deux intifadas palestiniennes, de 1987-1993 et 2000-2003, ont conduit à une chute du tourisme, un déclin des investissements, une augmentation du chômage et une diminution du pouvoir d’achat des Israéliens, indique le rapport.
Avda dit qu’il est impossible de calculer avec précision le coût total de l’occupation militaire, d’autant que la plupart des budgets de la défense restent secrets.
Toutefois, des additifs au budget de la défense sont publiés tous les ans, en particulier pour payer l’intensification des activités militaires, et donnent une idée de l’ampleur des dépenses militaires.
Selon le rapport d’Avda, le ministère de la défense a reçu 45 milliards de shekels (environ 11,63 milliards de dollars) de « crédits spéciaux » entre 1989 et 2010, plus que la dépense budgétaire totale pour l’éducation en Israël en 2009.
Le coût de la construction du mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie (essentiellement entre les Palestiniens et les Palestiniens, ndt) est estimé à 13 milliards de shekels (environ 3,36 milliards de dollars), équivalent au budget total du ministère de la santé pour 2008. Si le tracé du mur suivait les frontières de 1967, la Ligne Verte, le mur mesurerait 313 kilomètres. L’itinéraire prévu, qui serpente à l’intérieur de la Cisjordanie pour annexer la terre palestinienne, fait 790 kilomètres et est donc considérablement plus couteux.
Entre 2001 et 2005, les budgets de la sécurité sociale d’Israël ont été réduits de façon drastique, car le ministère des finances a appliqué ce qu’Avda décrit comme une politique financière « des fusils avant le beurre ». Le rapport constate que la pauvreté a augmenté en Israël depuis les années 1980.
Au plan international, le rapport indique que l’occupation isole de plus en plus Israël, car aucun autre pays dans le monde, y compris les Etats-Unis, ne reconnaît l’occupation. De plus, aucun pays au monde, dont les Etats-Unis, ne reconnaît l’occupation par Israël de Jérusalem Est, les colonies ou le mur de séparation comme frontière.
Le rapport note enfin que la propagation du mouvement de boycott des produits des colonies est une autre preuve de l’érosion du statut international d’Israël.