vendredi 16 juillet 2010

Appel des Gazaouis au monde : “Continuez d’essayer de briser le siège”

Gaza - 15-07-2010

Par ISM 
Lors d’une conférence de presse dans le port de Gaza hier, des responsables du gouvernement, des associations de pêcheurs, des ONG et des groupes de la société civile ont réitéré leur soutien aux activistes internationaux qui essaient de briser le siège israélien de Gaza par la mer.














Beaucoup de gens se sont amassés hier, 14 juillet, dans le port de Gaza pour saluer la dernière tentative d’entrer dans la bande, cette fois par un bateau d’aide libyen. C’était la première tentative sérieuse d’entrer à Gaza par la mer depuis l’horrible attaque de l’armée israélienne contre la Flottille de la Liberté à Gaza et le Mavi Marmara, qui a vu l’assassinat de 9 activistes turcs.
Mahfouz Kabariti, président de la Fédération palestinienne de la pêche et de l’Association palestinienne pour la pêche et les sports maritimes, est entré en communication avec l’Amalthea, alors qu’il approchait des eaux de Gaza : « C'est vers minuit que nous avons eu le dernier contact et depuis, la communication est coupée par la marine israélienne. Ils nous ont dit que le bateau était encerclé par les navires de guerre israéliens, mais qu’ils étaient déterminés à tenter d’accoster à Gaza et à ne pas accepter l’option proposée par le gouvernement égyptien de faire escale à El Arish. »
Selon Mahfouz, le rôle des missions de la Flottille pour la Liberté est à deux niveaux : « D’abord, l’arrivée d’aide et de matériel comme les matériaux de construction toujours interdits par le blocus. Le second est de mettre en lumière la souffrance de la population ici. Même s’ils sont attaqués, le second message souligne encore plus jusqu’où Israël est capable d’aller pour maintenir l’isolement de Gaza du reste du monde avec son blocus illégal contre notre peuple. »
Comme les représentants gouvernements et le Comité populaire pour briser le siège, Amjad Shawa, (photo ci-dessous) coordinateur à Gaza des ONG était présent. Il a souligné l’importance de la détermination de la société civile internationale à essayer de briser le siège.

Le besoin est particulièrement aigu parce que jusqu’à présent, la réponse d’Israël n’a été que de réduire le blocus sur Gaza à une fraction infime. L’Union Européenne, l’ONU, d’innombrables groupes pour les droits de l’homme et le Comité international de la Croix-Rouge ont tous dit qu’il était urgent de revenir à la libre circulation des biens et des personnes dans et hors de la Bande de Gaza. Ceci doit inclure les matériaux de construction qui font cruellement défaut pour aider à reconstruire les 17.000 maisons gravement endommagées lors des 3 semaines d’attaques, fin 2008-début 2009, qui ont fait plus de 1.500 morts, dont au moins 400 enfants.
« Rien n’a changé ici, » dit Amjad. « Simplement quelques produits de consommation de plus… mais 80% des gens continuent de dépendre de l’aide humanitaire. Il ne suffit pas d’exiger quelques réductions mineures de ce siège illégal. Mais nous sommes reconnaissants que le siège de Gaza ne soit pas oublié, et que notre peuple soit toujours dans l’esprit du monde. Ces actions de solidarité sont très importantes pour les Gazaouis, nous voyons que d’autres partagent avec nous les valeurs de justice et les principes des droits de l’homme. »
Lorsqu’on l’interroge sur le rôle de la communauté internationale à faire pression sur Israël, Amjad est plus critique : « Nous sommes vraiment désolés que la communauté internationale ne soit toujours pas réellement intervenue, ni qu'elle ait exercé de réelles pressions sur Israël pour qu’il lève le siège, ni pour une enquête internationale transparente et fiable sur les crimes israéliens contres les flottilles de la liberté.
Nous attendons donc toujours une pression internationale réelle de la part de la communauté internationale. Nous espérons qu’Israël n’utilisera pas ce silence pour commettre d’autres crimes contre le peuple palestinien et les humanitaires internationaux. »
Le bateau libyen a finalement été obligé d’accoster à El Arish, en Egypte, après qu’un mur de navires de guerre israéliens lui ait bloqué le passage vers Gaza. Mais ces tentatives et les autres missions prévues en septembre donnent du courage aux Palestiniens.
« Les gens ici ressentent de la reconnaissance pour ces internationaux qui essaient d’atteindre la plage de Gaza. C’est tellement important pour nous de savoir que d’autres peuples s’inquiètent de nous et nous soutiennent, » dit Mahfouz.