mardi 20 juillet 2010

L'Egypte et l'Arabie Saoudite en voie de changement radical

19/07/2010  
“Le changement est en route vers les alliés arabes de l’Occident”. C’est par ce titre que la revue britannique à grand tirage “The Economist” a intitulé son dernier numéro, mettant en garde l’Egypte et l’Arabie Saoudite contre les changements internes en voie de réalisation.  
Considérée comme le think tank du régime capitaliste occidental, la revue résume la crise des deux pays par l’état de santé des deux dirigeants (le roi Abdallah 87 ans et le président égyptien Hosni Moubarak 83 ans), et la grande hésitation dans la nomination de leurs successeurs, ce qui laisse présager une nouvelle phase d’instabilité.  
Il est vrai que la situation politique et sécuritaire dans d’autres pays de la région, comme l’Irak, la Syrie, le Soudan, le Yémen, l’Algérie n’est pas meilleure, mais la concentration sur ces deux pays, l’Egypte et l’Arabie Saoudite, reflète l’inquiétude occidentale à l’égard de leurs premiers alliés au Moyen Orient, notamment dans le cadre de la planification directe et indirecte de la politique de va-t-en guerre. 
Pour l’Economist, les nouveaux dirigeants de ces pays doivent être de jeunes hommes, ayant un bon état de santé, parce que les défis sont grandioses et que la guerre avec l’Iran s’approche de plus en plus, et peut-être l’Arabie Saoudite en sera le fer de lance. 
Par ailleurs, l’Egypte est menacée de famine et de soif, après le refus des pays du bassin du Nil de signer des accords sur la répartition de l’eau.
La politique du Caire envers la bande de Gaza embarrasse en outre le régime face à son peuple, notamment à la suite du massacre israélien des pacifistes à bord de la flottille de la liberté.  
La couverture de la revue a illustré Moubarak comme un Pharaon en train de se noyer dans les sables mouvants de l’Egypte, représentant ainsi les prévisions presque certaines  sur les changements imminents qui s’opèrent dans ce pays.
En effet, l’inquiétude occidentale sur les régimes égyptien et saoudien découle du fait que les Etats-Unis ont investi plus de 60 milliards de dollars en Egypte, tout comme les pays européens qui ont fait de même avec des dizaines de milliards de dollars sous forme de donation, en contrepartie de la politique égyptienne « modérée » dans le domaine de la lutte contre « l’extrémisme », du soutien au processus de paix, de la lutte contre tout ce qui menace la sécurité d’« Israël »…
Pour sa part, l’Arabie Saoudite a investi des centaines de milliards de dollars pour les transactions militaires et immobilières afin de garantir la protection occidentale.  
La croissance militaire et politique de l’Iran et de la Turquie, l’affaiblissement de l’influence occidentale au Moyen-Orient, et la montée économique de nouvelles forces dans le Golfe constituent d’autres facteurs de perturbation pour les régimes occidentaux et israéliens,  qui cherchent par tous les moyens à préserver leurs intérêts dans la région.  
Ces changements donc, seront-ils aussi imminents que prévu ? Apparemment, et toujours selon la revue britannique, c’est une question de temps !