mardi 20 juillet 2010

Proche-Orient : Espoir de reprise de pourparlers directs

publié le lundi 19 juillet 2010
Serge Dumont
 
Le ballet diplomatique intense de ces derniers jours en Palestine, en Israël et au Caire augure de nouvelles négociations. Mahmoud Abbas a fixé ses conditions [1]
« Israël doit multiplier les points de passage avec la bande de Gaza et alléger davantage son blocus. » Tel est le message qu’a clairement fait passer la responsable de la diplomatie européenne Catherine Ashton dimanche, à l’occasion de son bref séjour en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, ainsi qu’en Israël.
Catherine Ashton est la première responsable d’Europe à se rendre à Gaza après qu’Israël a autorisé des personnalités politiques étrangères à s’y rendre pour y jauger la situation. Certes, sa visite n’aura duré que trois en heures. Par ailleurs, la haut-commissaire n’a eu aucun contact avec le Hamas : elle s’est contentée de visiter des petites et moyennes entreprises soutenues par des programmes économiques mis en place par l’Union européenne et par l’Autorité palestinienne (AP).
Positions intransigeantes
Mais son déplacement est significatif : il ouvre la voie à d’autres ministres européens des Affaires étrangères – dont le Français Bernard Kouchner – qui se rendront dans la région à la fin du mois.
Ces visites s’inscrivent dans le cadre d’un large ballet diplomatique visant autant à convaincre Israël d’assouplir ses positions vis-à-vis de l’enclave palestinienne qu’à persuader le Hamas d’abandonner ses positions intransigeantes [2] à l’égard de l’Etat hébreu [3] tout en aidant la population gazaouie économiquement exsangue.
Mais l’on s’agite également à propos de la reprise éventuelle de négociations directes entre Israël et l’AP. Dimanche, le président palestinien Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahou se sont ainsi rendus séparément au Caire pour y rencontrer individuellement le président Hosni Moubarak. A son retour, le premier ministre israélien s’est longuement entretenu avec Catherine Ashton après avoir rencontré l’émissaire américain pour la paix Georges Mitchell qui reprend lui sa mission de bons offices entre Jérusalem et Ramallah.
Mahmoud Abbas a fixé plusieurs conditions à la reprise de négociations directes avec l’Etat hébreu. Il exige notamment des garanties écrites américaines sur le cadre, sur la durée et sur l’objectif final des pourparlers. Ceux-ci devant à ses yeux déboucher dans un premier temps sur la création d’un Etat palestinien sur la plus grande partie de la Cisjordanie avec Jérusalem-Est (la partie arabe de la ville) pour capitale.
Selon son entourage, le président palestinien ne transigera pas. Mais à Jérusalem comme à Ramallah, les commentateurs sont persuadés qu’il acceptera la reprise de négociations directes s’il obtient le feu vert de la Ligue arabe, qui se réunira le 29 juillet à ce propos.
publié par le Temps
(ajout de) notes : C. Léostic, Afps