mardi 20 juillet 2010

Lieberman et Netanyahu relativisent leurs désaccords

20/07/2010
Les deux dirigeants parlent de « simples divergences » de vues concernant certains dossiers.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, chef du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, ont relativisé hier leurs dissensions. « Il n'y a pas de crise, en tout cas pas de crise voulue de notre part, mais des divergences au sein de la majorité. Nous n'avons aucune intention de rompre » avec la coalition au pouvoir, a expliqué le pugnace Avigdor Lieberman. Il s'est plaint de la façon dont le Premier ministre traite Israël Beiteinou alors qu'il constitue « son allié le plus puissant et le plus fidèle ». Avec 15 députés, le parti est le principal soutien de la coalition de M. Netanyahu. De son côté, le Premier ministre a déclaré dans un communiqué qu'Israël Beiteinou constituait « un partenaire central au sein du gouvernement », exprimant sa conviction que « la plupart des divergences » pouvaient « être réglées par le dialogue ».
Les deux dirigeants étaient convenus de se rencontrer hier dans la nuit pour aplanir leurs désaccords.
Ces divergences, qui font la une des médias israéliens depuis 48 heures, portent essentiellement sur la répartition du budget de l'État qui lèse, selon M. Lieberman, les cinq ministères détenus par son parti. Les cinq représentants d'Israël Beiteinou au gouvernement ont voté contre le projet de budget semestriel pour protester contre les coupes prévues dans leurs ministères, notamment celui de l'Intégration et de la Sécurité publique. Le ministre des Affaires étrangères aurait marqué son mécontentement en nommant vendredi de son propre chef un nouveau représentant d'Israël à l'ONU, Meron Reuven, actuellement ambassadeur à Bogota, sans le feu vert du Premier ministre, selon les journaux. MM. Lieberman et Netanyahu s'opposent aussi sur une proposition de loi controversée concernant les conversions au judaïsme, une initiative qui provoque un tollé dans la communauté juive américaine et à laquelle est hostile le Premier ministre. Le parti de M. Lieberman et les formations religieuses ultraorthodoxes défendent ce projet de loi qui reconnaîtrait au rabbinat orthodoxe un monopole sur les conversions au judaïsme.
Début juillet, M. Lieberman avait déjà exprimé sa colère à la suite d'une rencontre secrète organisée à son insu entre le ministre du Commerce et de l'Industrie, Binyamin Ben Eliezer, et le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, estimant qu'elle empiétait sur ses prérogatives. M. Lieberman a par ailleurs proposé un « plan de séparation totale » entre Israël et la bande de Gaza, une initiative qui a fait froncer quelques sourcils en Israël et à l'étranger. Ce plan non officiel, révélé par des fuites de presse et qui n'a pas été approuvé par le gouvernement, reviendrait à remettre la responsabilité de Gaza entre les mains de l'Égypte et de la communauté internationale.