mercredi 7 juillet 2010

Hamas et Hezbollah : nouvelles tactiques, non violentes

publié le mardi 6 juillet 2010
Haaretz
 
Cet article, publié dans "Haaretz" le 3 juillet, témoigne d’une évolution importante de certains dirigeants du Hamas dont Azizi Dweik, président du Conseil législatif palestinien, que des dirigeants de l’Afps ont d’ailleurs rencontré à l’occasion de la 5ème conférence internationale sur la résistance non violente à Bil’in en avril dernier. C’est pourquoi nous mettons cet article en ligne, bien qu’il comporte des idées et des formulations que nous ne partageons évidemment pas, notamment sur les organisations "terroristes" ou la "violence" des militants présents sur la Flottille (Afps).
Le Hamas et le Hezbollah, deux organisations terroristes connues pour leur violence à l’encontre d’Israël, ont commencé à s’engager dans de nouvelles stratégies qui incorporent des tactiques non violentes dont la désobéissance civile, les manifestations de protestations, les actions judiciaires et le boycott. C’est ce que rapporte le Wall Street Journal vendredi 2 juillet.
Des responsables du Hamas ont déclaré que le raid de l’armée israélienne contre la flottille qui se rendait à Gaza en mai dernier, lors duquel 9 militants pro-palestiniens ont été tués, a mis en évidence qu’il y a plus à gagner en amenant Israël à s’attirer une condamnation internationale par l’usage de la force dont il fait montre qu’en menant des attaques violentes contre Israël.
"Quand nous faisons usage de la violence, nous aidons Israël à gagner le soutien international" a dit au Wall Street Journal Aziz Dweik, un parlementaire du Hamas en Cisjordanie. "La Flottille pour Gaza a fait plus pour la bande de Gaza que 10 000 roquettes."
L’on dit que Dweik a commencé à se montrer tout récemment lors des manifestations hebdomadaires de protestation contre le mur de sécurité en Cisjordanie.
Ni le Hamas ni le Hezbollah n’a officiellement renoncé à la violence, cependant. Les deux organisations continuent à accumuler des armes et la charte du Hamas continue à appeler à la destruction d’Israël. De même, selon des vidéos et les témoignages des soldats, certains des militants qui étaient à bord du Mavi Marmara, le navire sur lequel les 9 personnes ont trouvé la mort, n’ont pas résisté passivement aux commandos de l’IDF pendant l’abordage, mais ont violemment attaqué les soldats.
A la suite de l’incident de la Flottille, la pression internationale a amené Israël à alléger le blocus de la bande de Gaza.
Hassan Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah, a appelé ses partisans à se joindre à la prochaine flottille qui partira pour Gaza. C’est la première fois que Nasrallah se lance dans une telle tactique contre Israël selon ce qu’a déclaré au Wall Street Journal un responsable politique du Hezbollah, Ghaleb Abu Zeinab.
Il a été dit que deux navires libanais se préparaient à mettre le cap sur Gaza mais ils ne sont pas encore partis.
En Cisjordanie, un mouvement de protestation non violent a pris de l’essor l’année passée. En janvier 2010 le premier ministre palestinien Salam Fayyad a annoncé le lancement d’une campagne de boycott contre les produits des colonies israéliennes et le président palestinien Mahmoud Abbas en a ensuite interdit la vente dans le territoire contrôlé par l’Autorité palestinienne.
Dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, des manifestations ont été organisées à la frontière, dans la zone tampon sous contrôle israélien, et le Hamas soutient des plaintes judiciaires contre des responsables israéliens devant les tribunaux européens.
Salah Bardawil, parlementaire du Hamas à Gaza, a dit au Wall Street Journal tque le Hamas en était venu à mesurer l’ importance du soutien international dans son combat contre Israël et qu’il avait adapté ses tactiques.
Selon le rapport, un responsable de haut niveau du ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré qu’Israël était conscient du changement de tactique du Hamas et d’autres groupes terroristes. D’après ce responsable, ces groupes restent déterminés à détruire Israël mais ils ont compris qu’ils ont plus de chance d’y parvenir en isolant Israël sur la scène internationale plutôt que par la lutte violente.
traduction : C. Léostic, Afps