jeudi 8 juillet 2010

De quel terrorisme parlent-ils ?

« Le boycott, c’est du terrorisme économique ! ». Qui parle ainsi ? C’est Avi Elkayam, un homme d’affaires israélien qui dirige l’association industrielle de Mishor Adoumim, une colonie juive de Cisjordanie, cité par l’AFP. Il s’inquiète pour l’avenir, avec l’ambition de préparer l’avènement d’un Etat indépendant, l’Autorité palestinienne organise un boycottage des produits provenant des 120 implantations juives de Cisjordanie occupée, une décision qui a l’assentiment de la « rue palestinienne ». L’autorité envisage aussi de sanctionner les Palestiniens qui continueraient d’aller travailler dans les colonies après le 1er janvier prochain. La mauvaise foi israélienne est étonnante. Tout d’abord, ces colonies sont illégales et contraires à toutes les résolutions internationales et constituent un des principaux obstacles à un règlement. Dans leur essence, ils incarnent un esprit colonial incompatible avec le droit tout court et le droit humanitaire en particulier.
Les termes du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, sont les plus absurdes, tellement ils expriment des contrevérités : Il parle d’efforts pour développer une paix économique. Laquelle, celle qui consisterait à maintenir l’occupation des territoires palestiniens et de recourir aux habitants comme des serfs ou des petits bailleurs de fonds ? Des consommateurs apportant des revenus ?
Un des capitalistes israéliens le dit d’ailleurs : « Nous dépendons de ces Palestiniens pour la fabrication de nos produits et ils dépendent de nous pour nourrir leurs familles ». Un vrai chantage et une mentalité témoignant d’un esprit esclavagiste. Juste un peu de nourriture pour continuer à servir les « maîtres », les occupants qui se sont emparés de leurs territoires. Ceci d’autant plus que les Israéliens veulent réduire Gaza à un état de mendicité, décidant des produits qui pourraient y être livrés et maintenant un blocus inhumain. D’ailleurs les témoignages les plus neutres confirment cet aspect de violation des principes humanitaires les plus élémentaires à Gaza. Le blocus aura des conséquences de long terme sur la santé des habitants de la petite enclave palestinienne, notamment pour les plus jeunes dont la malnutrition contrarie la croissance, selon des études publiées par le magazine médical britannique The Lancet. Tandis que le commissaire général de l’UNRWA, Filipo Grandi, souligne que la frustration des Gazaouis a atteint son plus haut niveau, de quoi augmenter les risques d’incidents. D’où son appel à lever totalement le blocus. Ces exemples témoignent donc de la mauvaise foi israélienne qui bat son plein et l’on se demande qui est finalement le terroriste … n’est-ce pas Tel-Aviv ?