mardi 29 juin 2010

La Turquie ferme son espace aérien à un avion militaire israélien

29/06/2010
La Turquie a fermé son espace aérien à un vol militaire israélien à la suite du raid israélien contre un convoi maritime pour Gaza, qui avait tué neuf Turcs, ont affirmé hier le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et des sources diplomatiques. « Le premier jour (suivant l'assaut israélien du 31 mai), il y a eu une demande d'autorisation de transit par l'espace aérien turc (...) Elle n'a pas été accordée », a déclaré M. Erdogan, interrogé par des journalistes à son retour du sommet du G20 à Toronto. Le Premier ministre a indiqué que la demande concernait un avion militaire israélien se rendant en Pologne. Il n'a pas fait état de restrictions plus larges contre les avions israéliens.
« Les avions militaires sont tenus d'obtenir une autorisation de survol avant chaque déplacement. Un avion militaire (israélien) s'est vu refuser cette autorisation immédiatement après » l'assaut, a expliqué un diplomate turc sous le couvert de l'anonymat. Le diplomate a déclaré que de nouvelles demandes similaires de la part d'Israël seraient étudiées au cas par cas, ajoutant que les vols civils n'étaient pas concernés.
En Israël, le ministère des Transports a indiqué que « la Direction de l'aviation civile n'avait pas reçu pour le moment de notification officielle turque » sur une éventuelle restriction des vols civils et opérait « comme d'habitude » concernant les liaisons entre les deux pays.
La Turquie avait exclu début juin Israël de manoeuvres aériennes conjointes, à la suite du raid meurtrier de commandos israéliens contre la flottille humanitaire en route pour la bande de Gaza.
Le raid contre la flottille qui voulait forcer le blocus imposé par Israël à Gaza, a porté un coup sévère aux relations entre les deux pays qui avaient signé des accords de coopération militaire en 1996. M. Erdogan a évoqué cette question avec le président américain Barack Obama en marge du G20. La Turquie a fait savoir qu'elle exige d'Israël des excuses, des dommages pour les familles des victimes, une enquête internationale sur le raid, la libération des trois navires turcs saisis pendant l'opération et la fin du blocus de Gaza. Si Israël refuse les demandes turques, Ankara réduira sa représentation diplomatique à Tel-Aviv au niveau du chargé d'affaires, a déclaré récemment un diplomate turc.
Parallèlement, la commission publique mise en place par Israël pour examiner les aspects juridiques de l'interception sanglante de la flottille s'est réunie hier pour la première fois au complet à Jérusalem, a indiqué son porte-parole. La séance devait être consacrée au calendrier et aux affaires de procédure, a précisé Ofer Lefler.