lundi 26 avril 2010

Eyad Burnat, tête du Comité Populaire de Bil'in et leçon d'espoir

Ecrit par Monique Poupon
25/04/2010 
A l'occasion de la cinquième conférence annuelle de la résistance populaire qui a eu lieu du 21 au 23 avril à Bil'in, village près de Ramallah connu pour sa manifestation hebdomadaire, voici l'interview de Eyad Burnat, tête du Comité Populaire du village.
Quand vous est venue l'idée de cet évènement annuel?
L'idée m'est venue bien avant cinq années! Au départ, nous voulions attirer plus d'internationaux pour soutenir la résistance populaire à Bil'in pendant les manifestations. Vous savez, chaque vendredi 15 villages comme le nôtre organise une manifestation contre le Mur et les colonies!
Est-ce difficile d'organiser un tel évènement?

La première année, c'était difficile. Mais maintenant que nous avons réussi à amasser de nombreux contacts, cela nous rend capable de travailler ensemble pour réaliser ce projet, cela rend tout facile. Après, les internationaux qui travaillent ici deviennent nos ambassadeurs tout autour de la terre, et attirent de nouveaux internationaux pour nous rejoindre. Au fil des ans, cela devient de plus en plus facile d'organiser la conférence. Par exemple, cette année, nous avons autour de 200 activistes internationaux et 120 Français n'ont pas pu venir à cause des aéroports bloqués.
Comment se passe l'organisation de la conférence annuelle?

Nous commençons deux mois avant à envoyer les invitations, à définir les sujets, pour donner du temps aux internationaux de se préparer à venir. La dernière semaine, c'est le travail le plus dur, car on prévient les communautés locales et on finalise le tout. Tenez, je n'ai pas fermé l'œil depuis deux jours!
Pensez-vous que la conférence est efficace par rapport à votre lutte?
La conférence est à propos de la résistance populaire à Bil'in et dans d'autres lieux de la Cisjordanie. Cela met en lumière le message réel du peuple Palestinien au monde, tenez cette année nous comptons 20 ambassadeurs dans l'assistance. Ces gens-là ont le pouvoir de faire pression sur leur gouvernement. Nous croyons en cette lutte populaire, et nous espérons atteindre la victoire demain chaque jour. La lutte est fatigante, mais il faut toujours croire que la semaine prochaine l'occupation finira, c'est pour cela que chaque semaine nous continuons la lutte. Nous refusons de mourir silencieux.
Quelles sont les réactions du gouvernement Israélien à propos de votre conférence?
Le gouvernement Israélien réprime beaucoup la résistance populaire non-violente ces derniers temps. Mais je n'ai rien entendu à propos d'une réaction Israélienne pour la conférence... Il y a trop d'officiels, de gouvernementaux, d'internationaux, le gouvernement Israélien a peur de donner une mauvaise image à l'étranger!