mercredi 31 mars 2010

Pour aller à Jérusalem...

publié le mardi 30 mars 2010
Délégation Générale de Palestine En France

 
Le droit de se déplacer et le droit de culte sont inscrits dans la Déclaration des Droits de l’Homme. Les autorités israéliennes ne la reconnaîtraient donc pas ?*
Communiqué de la Délégation générale de la Palestine :
Durant cette période des fêtes de Pâques, la vieille ville de Jérusalem aurait dû être un lieu de rassemblement, de procession et de prières pour l’ensemble du monde chrétien, en particulier autour du Saint sépulcre. Malheureusement cette année encore les forces d’occupation israéliennes à Jérusalem-Est en ont décidé autrement, faisant de la ville sainte un lieu d’exclusion et de tensions où la police impose un ordre arbitraire et violent, bien loin de l’esprit pacifique de la Semaine sainte.
Hier, dimanche, quelques centaines de Palestiniens avaient entamé une procession pour aller prier à Jérusalem, bravant l’interdiction qui leur est imposée par Israël de célébrer le Dimanche de rameaux. Le cortège pacifique, qui portait comme titre « marche pour la liberté de circulation et la liberté de culte » scandait des chants religieux et arborait des drapeaux palestiniens. Le défilé, dont les participants tenaient à la main des rameaux de palme, est parti de Bethléem pour arriver une heure plus tard à Jérusalem. Traversant la porte sud de la ville, les Palestiniens ont poursuivi leur avancée sous les yeux éberlués des militaires israéliens qui se sont empressés de demander des renforts. Tout s’est ensuite accéléré : plusieurs dizaines de pacifistes palestiniens (dont Abbas Zaki, député et membre du Comité exécutif du Fatah) qui n’en revenaient pas d’avoir pu aller si loin ont été arrêtés par la police. Loubna, une participante, a déclaré à France Presse « C’est ça la résistance populaire. Demain on ira plus loin, on arrivera au Saint Sépulcre puis à l’Esplanade des Mosquées ».
Au-delà de cet événement, c’est l’ensemble du peuple palestinien qui demeure toujours la cible de la politique israélienne d’occupation de Jérusalem-Est. Depuis ce matin, l’accès à l’esplanade des mosquées, 3ème lieu saint de l’islam, est interdit aux habitants de Cisjordanie et limité aux Palestiniens de plus de 50 ans détenteurs d’une carte de résident permanent à Jérusalem-Est. Ce lieu saint est également interdit aux non musulmans sans que l’on sache pour le moment combien de temps dureront ces restrictions. Au-delà de Jérusalem-Est, c’est toute la Cisjordanie qui a été bouclée jusqu’au 6 avril. Jérusalem, ville historiquement berceau des trois religions est devenue cette année la ville uniquement réservée à la Pâque juive. Cette politique de judaïsation de la ville justifie cette année toutes les privations de liberté et d’occupation.
Ces violences et ces mesures discriminatoires contre l’ensemble du peuple palestinien a qui la liberté de culte est refusée, sont contraires à la 4ème Convention de Genève ainsi qu’à l’article 18 de la Déclaration des Droits de l’homme qui stipule que chacun à le droit « de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. ». Cette situation est malheureusement tragique et fait suite aux affrontements qui ont déjà eu lieu mi-mars, faisant des morts, des blessés et des arrestations.
La Délégation générale de la Palestine en France appelle tous les amis de la paix, les mouvements de solidarité ainsi que la Communauté internationale à exercer des pressions contre le gouvernement israélien afin que cessent l’occupation et la colonisation pour qu’enfin le peuple palestinien recouvre l’ensemble de ses droits. Cette mainmise israélienne sur la ville de Jérusalem, sur la Cisjordanie et dans la Bande de Gaza est contraire au droit international.
المفوّضية العامّة لفلسطين في فرنسا
COMMUNIQUE DE PRESSE lundi 29 mars 2010
14, rue du Commandant Léandri - 75015Paris - tel .01 48 28 66 00/ fax. 0148 28 50 67
* Titre et intro : C. Léostic, Afps