samedi 13 mars 2010

Il est traité de « menteur » et d’« incapable » : Netanyahu sous le feu nourri des médias

publié le samedi 13 mars 2010

R.I. et agences.

 
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, était, hier, à nouveau critiqué par les médias après le camouflet infligé aux Etats-Unis, en pleine visite du vice-président Joe Biden, avec l’annonce d’un nouveau plan de colonisation à Jérusalem-est.
I« Netanyahu est-il un menteur ou un parfait incapable ? », s’interroge le quotidien à grand tirage Yediot Aharonot. « Faut-il choisir entre la peste et le choléra ? Faut-il préférer un Premier ministre qui approuve un projet de construction à Jérusalem-est, au pire moment, à un Premier ministre qui ne sait même pas ce qui se passe dans son gouvernement », poursuit le quotidien qui privilégie la seconde hypothèse. Le journal populaire Maariv dresse un bilan calamiteux de la visite de M. Biden : « Censée rétablir un climat de confiance entre Israël et les Etats-Unis, elle a eu justement l’effet contraire ». Pour Maariv, Israël est « dirigé à la petite semaine comme une épicerie, et en plus l’épicier est absent ».
A gauche, Haaretz estime que les excuses de M. Netanayahu à son invité sont « encore pires que l’insulte » puisqu’elles ne portent pas sur le fond - l’expansion des colonies - mais uniquement sur le moment jugé « inopportun » de l’annonce. Selon le quotidien, « quand bien même Washington s’efforce de minimiser la brouille avec Israël, le moment arrivera où le gouvernement israélien devra payer l’addition pour les dégâts causés au processus de paix ». Fait exceptionnel, le quotidien gratuit Israël Hayom, proche du Premier ministre, critique M. Netanyahu qui « porte une lourde responsabilité dans les ratés de la visite Biden ». Le journal s’attend à ce que « le tremblement de terre déclenché par cette affaire provoque des répliques ». Le gouvernement a déclenché une sérieuse crise diplomatique avec Washington en autorisant la construction de 1600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, un quartier ultra orthodoxe à Jérusalem-est annexé par Israël. Bouclage de la Cisjordanie
Les critiques sont d’ailleurs relayées par le camp religieux. « Il fallait se taire ! Eviter de provoquer l’Administration américaine », s’inquiète l’influent quotidien ultra orthodoxe Yated Neeman, qui met en garde contre l’infiltration de l’ultranationalisme dans le milieu orthodoxe. Mais, loin de s’avouer vaincu, le cabinet Netanyahu a ordonné hier le bouclage de la Cisjordanie occupée pour 48 heures de crainte d’une montée des violences en réaction à la nouvelle impulsion donnée par les autorités israéliennes à la colonisation. Le bouclage strict a été décidé par le ministre de la Défense, Ehud Barak « pour motifs sécuritaires », compte tenu d’un risque d’attentats, selon un porte-parole militaire. Il a pris effet à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi et pourrait être prolongé.
Sur le terrain, les autorités israéliennes s’inquiètent surtout du risque d’incidents à Jérusalem-est où la police a déployé des renforts et interdit l’accès à l’esplanade des Mosquées aux hommes de moins de 50 ans, pour la grande prière du vendredi. Vendredi dernier de violents heurts s’étaient produits sur l’esplanade à la suite de la décision du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d’inscrire deux lieux saints de Cisjordanie, le Caveau des Patriarches à Hébron et le Tombeau de Rachel à Bethléem, au patrimoine national d’Israël. L’armée israélienne boucle systématiquement la Cisjordanie pour chaque fête juive, mais c’est la première fois depuis plus d’un an qu’une telle mesure est prise alors qu’aucune célébration n’est prévue en Israël.