mardi 23 février 2010

Sarkozy met en garde contre une troisième intifada

23/02/2010
La décision d’Israël d’inclure le caveau des Patriarches parmi les 
sites juifs à restaurer a provoqué hier des manifestations de colère de 
centaines d’habitants arabes de Hébron qui considèrent le site comme 
étant commun aux religions juive et musulmane.Hazem Bader/AFP
La décision d’Israël d’inclure le caveau des Patriarches parmi les sites juifs à restaurer a provoqué hier des manifestations de colère de centaines d’habitants arabes de Hébron qui considèrent le site comme étant commun aux religions juive et musulmane.Hazem Bader/AFP
Proche-Orient
Le président Nicolas Sarkozy a promis hier de prochaines initiatives pour surmonter le blocage du processus de paix israélo-palestinien, mais sans reprendre l'idée d'une reconnaissance d'un État palestinien avant le règlement de la question des frontières.
« Tout doit être fait pour que les discussions reprennent », a-t-il plaidé, « s'il n'y a pas de discussions, conférence ou pas, nous prenons le risque, je veux le dire à la communauté internationale, d'une troisième intifida », a déclaré Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence de presse à Paris avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Le président français a assuré s'être entendu avec Mahmoud Abbas sur des
« initiatives » qu'il n'a pas souhaité détailler. Nicolas Sarkozy s'est abstenu de tout soutien direct à son ministre des Affaires étrangères qui avait envisagé durant le week-end la piste d'une reconnaissance d'un État palestinien qui serait proclamé rapidement, sans accord avec Israël sur la question des frontières. Bernard Kouchner a « mis sur la table un certain nombre de possibilités d'alternatives au cas où on ne débloquerait pas les choses », a dit le président français. « Ce que nous voulons, c'est un État réel », a insisté Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse avec le président de l'Autorité palestinienne. « Un État palestinien dans les frontières de 1967, avec un échange de territoires comme ça a toujours été dit », a-t-il dit. Cet État doit être « viable, moderne, démocratique », a-t-il ajouté.
Selon Nicolas Sarkozy, la situation actuelle est « d'autant plus incompréhensible et inacceptable que tout le monde connaît les termes d'un accord de paix définitif ». Ces termes sont « deux États, Jérusalem capitale de deux États, un État palestinien dans les frontières de 1967, un échange de territoires, une discussion sur les réfugiés ».
Mahmoud Abbas, de son côté, a vanté l'approche de son Premier ministre Salam Fayyad, qui a modernisé l'administration de la Cisjordanie, attirant les investisseurs privés, dans le but de jeter les bases d'un État palestinien viable en 2011. « Nous avons diffusé la culture de la paix au lieu de la culture de violence dans nos territoires », a plaidé le président palestinien.
Au cours de la visite de deux jours à Paris de Mahmoud Abbas, les responsables français ont cherché à réaffirmer le rôle que l'Europe doit jouer aux côtés des Américains, selon eux, dans un processus de paix actuellement au point mort.
Dans une tribune publiée lundi par Le Monde, Bernard Kouchner et son homologue espagnol Miguel Angel Moratinos ont suggéré que les Européens proposent un
« calendrier de négociations »
 au-delà des discussions de proximité proposées par les États-Unis, « aujourd'hui nécessaires mais insuffisantes ». Ce calendrier porterait sur l'ensemble des questions du statut final (sécurité, frontières, eau, réfugiés, Jérusalem). Ils ont aussi proposé que l'UE « accueille une conférence au sommet pour la paix permettant de conforter et d'encadrer cette dynamique, et d'encourager la reprise des contacts pour une paix définitive entre la Syrie et le Liban et Israël ».