dimanche 31 janvier 2010

An Nabi Salih : des enfants du village traqués par les gaz lacrymogènes dans la maison où ils s’étaient réfugiés

Ramallah - 30-01-2010
Par ISM 
Plus de 20 habitants du village, dont 14 enfants, ont été visés par les soldats israéliens dans une volée de gaz lacrymogènes et de balles caoutchouc-acier alors qu’ils s’étaient réfugiés dans la maison de la famille Tamimi à An Nabi Salih. Ses habitants ne participaient pas à la manifestation hebdomadaire et les enfants des maisons voisines s’étaient rassemblés là pour leur sécurité. Un jeune garçon a été touché à l’estomac par une grenade lacrymogène. Cinq personnes, des enfants et des femmes âgées, ont été transportées en ambulances et traités pour leurs blessures, en particulier l’asphyxie au gaz lacrymogène.

Un peu plus tôt, vers midi 30, les soldats israéliens ont bloqué la manifestation non violente qui tentait d’approcher une source dont les colons de la colonie juive Hallamish se sont emparés. Les manifestants avançaient lentement de quelques mètres puis s’asseyaient sur la route. Des activistes internationaux et israéliens avaient rejoint les Palestiniens, en solidarité. La tactique a été répétée plusieurs fois jusqu’à ce que les soldats commencent à tirer des grenades lacrymogènes sur les manifestants. Alors que les soldats encerclaient le village, tirant des grenades depuis trois côtés, un canon à eau a commencé à les arroser d’eau croupie.

Juste après que la réserve du canon à eau soit épuisée, la maison Tamimi a été ciblée. Tandis que les grenades lacrymogènes et les balles caoutchouc-acier pleuvaient à travers les fenêtres de la maison, des bénévoles du Croissant Rouge et des activistes ont aidé les femmes et les enfants à se mettre en sécurité dehors. En tout, 9 femmes, 1 homme et 14 enfants ont été pris par l’attaque à l’intérieur de la maison.

La même maison avait été visée la semaine dernière et les vitres avaient été brisées par les grenades lacrymogènes et assourdissantes. 7 personnes avaient été incommodées par les gaz mais il n’y avait pas eu de blessures graves. Alors que les femmes et les enfants sortaient de la maison, les soldats leur avaient braillé d’y retourner. Ils avaient refusé, étant donné les quantités de gaz lacrymogènes stagnant dans la maison, et les soldats les avaient frappés. Une femme avait été arrêtée.

Cette répression brutale d’une manifestation non violente est dans la ligne des tentatives actuelles du gouvernement israélien d’écraser par tous les moyens la résistance populaire, à savoir les arrestations illégales et l’usage aveugle et débridé de la force.

Selon un habitant de An Nabi Salih, l’objectif de la manifestation était de se rendre à la source volée par les colons israéliens, mais la motivation globale des démonstrations en cours est de faire cesser l’avancée constante de la colonie Hallamish sur la terre palestinienne. Les résidents disent que depuis 1977, la colonie a volé la moitié des terres arabes du village, brûlé et coupé des arbres appartenant au village depuis plusieurs générations.

Il y a environ 6 semaines, un groupe de colons d’Hallamish s’est emparé de la source située sur une terre privée palestinienne, entre le village et la colonie. Depuis, et en dépit du fait que la propriété de la source n’est pas contestée, l’armée empêche les Palestiniens d’accéder à ce secteur.

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13353&type=temoignage&lesujet=R%E9sistances