dimanche 31 janvier 2010

Holocauste : retour de manivelle

samedi 30 janvier 2010 - 07h:51
Gilad Atzmon
Le site ouèbe israélien (du quotidien Yediot Ahronot) Ynet écrit ceci :
« Peres, à Berlin, Netanyahu, à Auschwitz, Lieberman, à Budapest et enfin, Edelstein, au siège de l’Onu à New York, ont tous convenu d’attaquer le rapport Goldstone sur la guerre contre Gaza en ce mercredi de Journée Internationale de l’Holocauste ».
Une fois encore, l’échelon politique israélien va tenter de détourner l’attention du fait que le crime israélien surpasse toute comparaison.
Le ministre israélien de la Propagande Edelstein a déclaré à Ynet, avant son départ pour New York : « Faire le lien entre le rapport Goldstone et la journée internationale de célébration de la mémoire de l’Holocauste, ça ne va pas être facile-facile ». Pour ça, on ne saurait lui donner tort... La véritable interprétation du rapport Goldstone, c’est en effet que les Israéliens sont les nazis de notre temps. « Nous devons retirer les leçons de ce qui s’est passé », dit Edelstein, « à l’époque, aussi, ceux qui lançaient des cris d’alarme s’entendaient dire qu’Hitler était un clown et que toutes les sombres prévisions faites durant les années 1930 étaient totalement absurdes... »
Il faudrait que quelqu’un se dévoue pour dire à l’homme de la Propagande israélienne qu’aujourd’hui, personne ne pense que le massacreur en masse Barak, l’agité de la bombe nucléaire Peres, la planificatrice de guerres Livni ou l’ultra-raciste Lieberman sont des clowns. Nous les respectons pour ce qu’ils sont. Mais nous n’en préférerions non moins les savoir derrière de solides barreaux.
De fait, tous ces dirigeants qui, de par le vaste monde, se sont inclinés devant la pression juive et ont fait de l’Holocauste quelque chose à célébrer annuellement au niveau international ont dû être convaincus que l’Holocauste portait en lui un message universel contre l’oppression et le racisme. Ils auraient été cohérents avec eux-mêmes (si tant est que l’holocauste comporte effectivement un quelconque message universel et moral), en arrêtant le bras guerrier de l’« Etat exclusivement juif ». De plus, la seule interprétation authentique de la leçon administrée par l’Holocauste ne peut être autre chose que le fait d’en traîner les dirigeants politiques et militaires criminels devant la justice.
Le ministre de la Propagande Edelstein a ajouté : « en cette journée de commémoration de l’Holocauste, qui marque aussi la bataille contre l’antisémitisme mondial, bien plus encore qu’en un quelconque autre jour, nous devons débattre de ce lien, parce qu’aujourd’hui les soldats des Forces Israéliennes de Défense sont accusés de prélever des organes illégalement et d’assassiner des enfants ».
Les Israéliens ont parfaitement intégré la notion que la réalité de la brutalité israélienne est aujourd’hui connue d’absolument tout le monde. Les assassinats d’enfants, de vieillards et de femmes par « Tsahal » font partie de notre mémoire collective. Par ailleurs, l’implication institutionnelle d’Israël dans des prélèvements illégaux d’organes humains est une donnée bien documentée et reconnue.
Le ministre Edelstein a tort lorsqu’il avance l’argutie selon laquelle « après la Seconde guerre mondiale et la création de l’Etat d’Israël, l’antisémitisme ne vise plus les juifs, mais Israël et les Israéliens. Le rapport Goldstone, les journaux, en Suède, faisant état de prélèvements d’organes et les informations similaires, ne sont qu’une forme d’antisémitisme parmi d’autres ». Edelstein a tort, car toutes les accusations portées contre Israël sont fondées et prouvées. De plus, l’opposition à Israël, à ses lobbies juifs et au pouvoir juif, de manière générale, est politiquement motivée, bien davantage que déterminée par une quelconque forme de racisme.
Dans le droit-fil de la « Journée Internationale de Commémoration de l’Holocauste », je le dirai ouvertement et à forte et intelligible voix que s’opposer à l’Etat juif et au nationalisme juif, telle est la véritable signification que l’on puisse donner à la commémoration de l’Holocauste.
Dire NON à Israël, c’est dire NON au racisme.
Ce sont et la morale et l’universalisme qui nous y invitent, sans la moindre hésitation.
(JPG)
* Gilad Atzmon est écrivain et musicien de jazz, il vit à Londres. Son dernier CD : In Loving Memory of America.
17 janvier 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.gilad.co.uk/writings/the...
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
 http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=8074