dimanche 31 janvier 2010

A Hébron, le “temporaire” dure depuis 16 ans

publié le samedi 30 janvier 2010
Gilles Paris

 
S’il faut prendre un exemple de ce que la gestion chantournée du dossier palestinien par la communauté internationale peut créer de curieux, on peut s’arrêter sur le sort du TIPH, la Présence temporaire internationale à Hébron .
Après le massacre de fidèles musulmans, il y a tout juste 16 ans, le 25 février 1994, par un extrémiste juif de la colonie voisine de Kiryat Arba dans le caveau des Patriarches (lieu saint du judaïsme et de l’islam), les Nations unies adoptaient une résolution (904) , mentionnant “une présence internationale ou étrangère temporaire, qui était prévue par la Déclaration de principes (entre Israéliens et Palestiniens, Oslo I), et ce, dans le cadre du processus de paix en cours”.
Le 31 mars, l’OLP (l’Autorité palestinienne n’existait pas encore) et Israël signaient un accord en ce sens et en mai la mission était sur pied. Faute d’accord entre les deux parties, cette mission pliait bagages en août.
Elle revenait sur place à la faveur des accords d’Oslo II qui prévoyaient des retraits partiels d’Israël de Cisjordanie. Le cas particulier d’Hébron, du fait de la présence dans une partie de la ville de colons radicaux, étant provisoirement tranché en janvier 1997 (division de la ville en deux zones, H1, palestinienne, et H2, israélienne.)
La TIPH est une cible de choix de ces colons, protégés par l’armée israélienne avec laquelle ils entretiennent des relations tendues, et qui font régner un véritable climat de terreur dans H2, maintes fois documenté (lire ici ).
Depuis, les observateurs de six pays (Danemark, Italie, Norvège, Suède, Suisse, Turquie) font ce que l’on attend d’eux : ils observent. Pour combien de temps encore ? Nul ne le sait plus.
publié sur le blog du Monde "Guerre ou paix"